Encore vous? [Surin, Sayuri, Stella]

Je me tournai un instant vers Stella en lui souriant.

- Merci, maintenant le reste ira beaucoup mieux.

J'entrepris de retirer les manches à Natsume pour les attacher solidement aux branches. Enfin le plus qu'il était possible. Je me retournai vers Stella.

- Est-ce que tu as un moyen pour solidifier les noeuds ?

J'observai Sayuri enlever le chandail de Natsume et le fixer aux branches. Elle me demanda si j'avais de quoi solidifier les noeuds.

- Euh, je vois pas trop, là.

Je tirai un peu sur les liens pour les tester.

- Mais ça a l'air bon, ça devrait tenir. Natsume ne doit pas peser trois tonnes, dis-je en souriant.

Je me mordis légèrement la lèvre. On allait devoir essayer de le transporter ainsi. Je souhaitais de tout coeur que les noeuds allaient tenir, sinon je ne donnais pas cher des côtes de Natsume. Je secouai la tête pour me ressaisir je devais rester positive. Je me mis entre les branches pour me pencher et agripper les bouts de bois.

- Dans ce cas on devrait s'essayer tout de suite, si on tarde trop son état pourrait empirer, dis-je déterminée.

Je hochai la tête.

- D'accord avec toi.

Je me plaçai aussi de l'autre côté de la civière improvisée, lançant un regard inquiet à Sayuri.

- Mais ta cheville, ça va aller, t'es sûre?

Je grimaçai légèrement lorsque Stella s'enquit de l'état de ma cheville, je l'avais presque oublié. Je tentai de chasser la grimace de douleur qui tordait mes traits pour ainsi la rassurer.

- Ça peut aller pour l'instant. Si la douleur devient insupportable, je te le dirai et on arrêtera, ajoutai-je après une petit pause.

Je hochai la tête. Après tout, c'était elle qui savait.

- Pas de problème.

Je me penchai pour agripper mon bord de la civière, puis regardai Sayuri avant de me lever.

- On y va?

Si on voulait se rendre en un seul morceau, fallait y aller à son rythme à elle.

J'hochai la tête en commençant à avancer. Ma cheville me faisait un mal de chien et je venais juste de commencer à marcher. Si ça avait été seulement de moi, je me serais déjà arrêter, mais si je faisais cela nous allions encore être sur le chemin de l'infirmerie demain matin. J'allais continuer jusqu'à je n'en puisse vraiment plus. Chaque pas sur ma cheville m'arrachait une petit grimace.

- Tu sais si on est loin de l'institut ici, demandai-je après un moment. Je ne sais plus trop où on est.

Elle avait l'air de souffrir, la pauvre. Nous fîmes quelques pas, Spike boitant près de moi, avant que Sayuri ne soulève la question de l'endroit où nous nous trouvions. Merde, c'était vrai, ça!

J'eu une seconde de découragement. On y arriverait jamais!

Je me repris rapidement. Allons, du calme, Stella! Tout va bien! C'est une île, c'est pas si grand que ça! Allons, réfléchit un peu.

- Et bien... Je sais que, à l'endroit où je me trouvais avant de débouler ici, j'étais à environ cinq minutes de marche de l'Institut. Et j'étais assez près pour entendre Surin crier...

Donc, ça signifiait qu'on était pas trop loin, non?

Je fus soulagée d'entendre Stella affirmer qu'on n'était pas très loin. J'avais l'impression que mon coeur battait dans ma cheville. Mes bras commençaient à être également douloureux par la force que j'exercait pour transporter la civière. Seule ma volonté me permettait de tenir bon. Je voulais vraiment que Natsume soit soigné dans les plus bref délai.

Le temps me semblait plutôt long alors je décidai de faire la conversation à Stella. Je me souvins qu'elle avait mentionné le nom du fou furieux qui nous avait attaqué. Cela provoqua des interrogations.

- Tu connais l'homme qui nous a attaqué, demandais-je soudainement.

La longue marche vers l'institut débuta dans le silence. Je tenais mon bord de civière avec plus ou moins de facilité. Bon sang, j'aurais jamais cru que Natsume pouvait être aussi lourd!

Je gardai toujours un oeil sur Sayuri, qui devait souffrir le martyr avec sa cheville, la pauvre. Lorsqu'elle entama la conversation, me disant d'un air interrogatif que je connaissais le titan psycopathe, je ne pu m'empêcher de lâcher un petit rire.

- Ouais... Disons que ce n'est pas la première fois que ce type tente de me tuer...

Le souvenir de la tour Argent était toujours bien ancré dans mes souvenirs et la rancune qui en découlai restait souvent coincée dans ma gorge.

- Il est pas du tout fréquentable...

Je ne fus pas tellement surprise de sa réponse. Avec de telles pulsions, il n'était pas étonnant qu'il ait faillit aller trop loin. Je me demandais ce qui provoquait de tels changements en lui. Je voulais tout de même comprendre les raisons de son comportement. C'était plus fort que moi, j'étais trop curieuse. En même temps, j'étais un peu en colère contre lui. Comment pouvait-il s'en prendre à mon amie qui était si gentille ?

- Il t'a aussi attaqué sans raison, demandai-je.

Faire la conversation et penser à autre chose que ma cheville faisait passé le temps plus vite. Je commençais à voir les pavillons de l'institut.

En entendant sa réponse, ma mine s'assombrit un peu plus.

- Ouais. Je l'ai arrosé sans faire exprès alors que je m'entraînais à la maîtrise de l'eau. Je me suis excusé et il a tenté de me tuer.

C'était tellement débile comme raison pour vouloiur tuer quelqu'un : "Elle a mouillé mon manteau! Elle le mérite!" Pffff... Il me semble que je mérite beaucoup de choses dans le genre...

J'aperçu alors au loin les contours de l'Institut se dessiner. Je soupirai devant ce paysage familier.

- Enfin!

Nous étions sauvés!

Je n'en revenais pas. Stella avait falli être tuée parce qu'elle l'avait simplement arrosé. C'était à n'y rien comprendre. Quoi il ne fallait pas touché à sa petite personne sinon on risquait d'être assassiner. Je me promis de faire attention à ce que j'allais faire en sa présence s'il m'arrivait de le rencontrer de nouveau. Ce que j'espérais n'arriverait pas de sitôt puisque je tenais à la vie.

J'accelérai légèrement mon pas. De un parce que ma cheville me faisait atrocement souffrir et de deux parce que Natsume commençait à se faire sacrément lourd. Les muscles de mes bras me brûlaient presque tellement l'effort m'était difficile. J'eus un petit sourire en entendant Stella soupirer.

- Je suis d'accord avec toi, enfin, dis-je en souriant alors qu'on se rapprochait de l'institut. Tu sais dans quel pavillon est l'infirmerie, car moi j'en ai aucune idée.

J'étais contente que l'Institut soit enfin en vue. Natsume ne pesait pas une tonne (par chance!) mais s'avérait tout de même vachement lourd. Mes bras tremblaient légèrement et j'avais les jointures blanchies à force d'être crispées sur les bâtons composant le civière.

Je souris en entendant les paroles de Sayuri.

- L'infirmerie est dans la tour Argent. C'est à gauche en entrant dans la Cour.

Heureusement qu'on était du bon côté, je ne sais pas ce que nous aurions fait si l'infirmerie aurait été à l'autre bout de l'Institut... Je préférai ne pas y penser.

Je redoublai d'effort pour arriver à la tour d'argent le plus rapidement possible. Je sentais que ma cheville avait triplé de volume et je vivais une véritable torture à chaque pas. Je redoutais un peu lorsque nous serions rendu aux escaliers.

Lorsque nous passâmes les portes du pavillon je ne pus retenir un soupir de soulagement, il n'en restait pas beaucoup pour arriver. Comme je le redoutais, l'ascension fut douloureuse, mais je tentai de ne rien montrer et je ne m'arrêtai pas. Natsume était bien plus important que ma petite cheville blessée. Le trajet jusqu'à l'infirmerie me sembla bien plus interminable que celui vers la tour d'argent. Lorsque nous entrâmes dans la pièce, je m'empressai de dire aux infirmières.

- Occupez-vous de lui avant, il a recu un coup d'un démon titan dans les côtes.

Dès que les infirmières, prirent en charge Natsume, je m'assis sur un lit, en exprimant mon soulagement. Enfin je pouvais reposer ma cheville. Je tournai mon regard vers Stella.

- Merci pour ton aide, sans toi je ne sais pas comment je serais arrivé ici.

Et moi qui me croyais au bout de mes peines, j'avais été passablement déçue de constater qu'il nous restait le foutu escalier de la tour Argent à grimper en trimbalant Natsume avant d'atteindre notre but. L'ascension fut particulièrement douloureuse, même pour moi. Après une marche dans les bois à traîner la civière, j'étais fatiguée, mine de rien. Imaginez Sayuri. La pauvre, je la plaignais.

Quand nous arrivâmes (ENFIN!) à l'infirmerie, les infirmières s'empressèrent de prendre en charge Natsume. J'allais pas protester...

J'aidai Spike, qui boitait de plus en plus, à grimper sur un lit et je m'assis à ses côtés. Sayuri n'était pas loin. J'écoutai ses remerciements, puis hochai la tête avec un sourire un brin gêné.

- C'est rien, voyons. Je t'aurais pas plantée là avec Natsume à moitié mort et une cheville en compote. C'était la moindre des choses.

Après s'être occupées de Natsume, les infirmières vin rent à notre secours. On me donna de quoi nettoyer le sang séché sur mon visage et une compresse froide pour monde nez. Spike se retrouva recouvert de bandages et sa patte fut immobilisée avec une attelle. Les infirmières me dirent que je devrais rester pendant la nuit, au cas où. Je m'étendais donc doucement sur le dos pour me reposer, Spike à mes côtés. Pressant la glace sur mon nez, je fermai les yeux en soupirant.

La journée était enfin terminée.