Un samedi dans les bois [Natsume]

La journée était magnifique. Le soleil brillait, les oiseaux chantaient, y'avait plein de papillons qui voletaient partout et, pour couronner le tout, j'avais pas de cours pour la simple et bonne raison qu'on était samedi. Le temps était par contre un peu frisquet, mais on était le matin, donc ça réchaufferait sûrement en cours de journée.

J'avais apporté quelques trucs à manger et ma guitare. J'avais décidé de passer mon samedi dehors. J'avais trouvé un endroit fabuleux, perdu je-ne-sais-où dans la forêt de l'île. Une jolie petite clairière où, appuyée contre un arbre, je me mis à jouer quelques morceaux. J'avais mis des jeans et un T-shirt, ainsi qu'un polar.

J'entamai le début de Breakfast at Tiffany's lorsque j'eu un léger flash-futur. Quelqu'un approchait...

Non loin de là, je marchais aussi dans la forêt, me demandant exactement où j'allais. Eiko sur mon épaule, il regardait dans tous les sens, comme si il cherchait quelque chose à se mettre sous la dent. Dans la forêt, il devait y en avoir des petits rongeurs ou des petits oiseaux qu'il pourrait dévorer. J'emjambais donc une racine, et m'appuyais sur le tronc d'un arbre pour ne pas perdre l'équilibre.

- Tu sais où on est, Eiko? lui demandais-je, tout en regardant autour de moi. Tu es déjà venu ici auparavant?

Il me répondit d'un cris aïgue et s'envola brusquement de sur mon épaule. Je le regardais filer, il prenait de l'altitude, s'approchant de plus en plus de la cime des arbres.

- Eiko, où vas-tu?!

Mais je le perdis vite de vu... Le faucon s'enfonça d'avantage dans la forêt, esquivant branches et feuilles sur son passage. Il vola sur une bonne distance avant de se posé sur une branche noueuse et de tourner la tête vers une jeune fille qui se trouvait près de lui. Ne connaissant pas, Eiko ne prit aucune chance. Il ouvrit légèrement ses ailes de son corps et lâcha un cris, comme pour avertir la jeune fille de sa présence.

J'arrêtai de jouer pour balayer les alentours du regard, à la recherche de l'être vivant supposément dans les parages. Rien. Je haussai les épaules. Bah, il avait dû passer son chemin.

Je me remis à jouer où j'avais arrêté. Ça faisait du bien, le calme de la forêt, l'air frais du matin, la nature. Pour une fois, je me sentais détendue.

Un cri perçant me vrilla les tympans. Je sursautai à ce son innatendu et la corde que je m'apprêtai à jouer émit un son inquiétant. Je m'empressai de vérifier. Rien de brisé, parfait. Je levai ensuite les yeux pour apercevoir, perché sur une branche tout près, le faucon responsable de cet avetissement. Je fronçais les sourcils.

- Qu'est-ce que tu fais là, toi?

Jamais un oiseau sauvage ne s'était approché de moi auparavant, je voyais pas pourquoi ça m'arrivais aujourd'hui...

Eiko s'ébroua les plumes, comme si la présence de la jeune femme ne le dérangeait absolument pas. Il semblait plutôt content d'entendre de la musique, quoiqu'elle avait arrêter juste avant son arrivée. Il poussa un second cris, comme pour l'encourager à continuer. Il n'avait pas l'intention de faire quoique se soit, non plus. Il restait perché sur sa branche, les plumes toutes gonflées, à regarder la jeune femme et sa guitare.

De mon côté, j'étais totalement perdu. Je ne savais même pas dans quelle direction était partit Eiko. J'avais vraiment l'impression de tourner en rond...

- Eiko! continuais-je de crier, espérant qu'il revienne.

J'étais vraiment idiot... Ce n'était pas en l'appelant ainsi qu'il allait revenir... C'était un oiseau sauvage après tout...

- Hey, Eiko, je te chercherais pas toute la journée! Envois-moi au moins un signe pour que je puisse te retrouver!

L'oiseau de proie s'ébroua sur sa branche et continua de me fixer intensément. Quoique, peu importe comment un rapace vous regarde, avec les yeux qu'ils ont, ça ne peut être autrement que "intensément". Il cria encore. On aurait dit un... cri d'encouragement.

- T'aimes la musique, toi, on dirait!

Je parlai à un oiseau. Bah, et puis après? Je me remis à jouer...


Un peu plus loin...

Les buissons se mirent à bouger autour de Natsume. Quelque chose se déplaçait au travers de la végétation, mais cette dernière était trop dense pour que le jeune homme puisse voir de quoi il s'agissait...

Encore vivant Natsu?

/ Ouais, j'suis encore vivant, fait-toi en pas! xD /

À force de continuer à marcher, je finis par entendre une musique. On aurait dit le son d'une guitare... C'était moi où, j'allucinais? Qui pouvait bien venir jouer de la guitare en plein forêt...? C'était déjà une bonne idée pour attirer toutes sortes de prédateur... Pensant alors qu'Eiko est put suivre cette musique, je décidais donc de tendre l'oreille d'avantage et me laisser guider par elle.

De son côté, l'oiseau avait commencé à suivre le ryhtme de la musique en balançant la tête de haut en bas, comme si il dirait "oui". Il avait l'air à bien aimer cela. Il n'avait pas du tout envis que la jeune fille s'arrête. Eiko qui devient danceur... non mais laisser moi rêver...

Pendant ce temps, je débouchais donc à l'endroit où ils se trouvaient. J'apperçus rapidement mon oiseau, perché sur une branche, en train de danser à sa façon. Je tournais donc ma tête vers l'endroit où il regardait, et je vis alors Stella, la seule fille dans tout Terrae que je ne voulais absolument pas voir. Je croisais donc les bras, sans la lâcher du regard.

- Qu'est-ce que tu fais ici?

(Ah, ouf, je m'inquiétais xD)

C'était marrant! Alors que je continuai de gratter ma guitare, le faucon sur sa branche s'était mis à balancer la tête en suivant le rythme. Il avait la musique dans le sang, celui-là! Si un jour je dis ça à quelqu'un, il m'interne vite fait dans un hôpital psychiatrique!

Sortit alors un gars des buissons à ma droite. J'arrêtai de jouer, ce qui ne plus pas vraiment au faucon, au regard qu'il me jeta, pour tourner la tête vers le nouveau venu. Déception: Natsume. On était peut-être plus d'une centaine à Terrae, il fallait que je tombe sur lui! Ou plutôt qu'il tombe sur moi, étant donné que j'étais là avant!

Il me demanda ce que je faisais ici. Je jetai un coup d'oeil à ma guitare. C'était évident, pourtant! Je le regardais, sarcastique.

- Du ski acrobatique, ça se voit pas? Et toi?

Mon ton était un peu plus sec que je ne l'aurais voulu...

Ses paroles me firent bouillir par dedans. Faisant un effort surhumain pour ne pas déverser mes émotions sous forme d'averse - comme je le fais si bien - je tentai tant bien que mal de répondre calmement.

- Parce qu'il fait beau, que j'en ai envie et que je voulais avoir la paix.

Je posai ma guitare et me relevai pour lui faire face.

- À ce que je vois, c'est raté.

Le faucon s'envola pour aller se poser sur l'épaule de Natsume. C'était le sien?!? Et bien, comme quoi, les animaux domestiques ne ressemblent pas tous à leur maître... Le faucon est sympa, lui.

Les buissons frémirent à gauche, à mis chemin entre nous deux, coupant court la prise de bec qui s'en venait. Je sursautai.

- Mais qu'est-ce que...

Je ne la quittais pas du regard, les bras toujours croisés contre ma poitrine. Je ne bougeais pas d'un poil lorsqu'elle se releva, me faisant face. Je restais indifférent. Si elle croyait me faire peur, c'était raté... Mais je n'avais pas l'intention de rester ici éternellement. J'avais bien d'autres choses à faire que de rester ici, dans cette forêt, avec elle. J'allais donc rebrousser chemin et retourner d'où je venais, lorsqu'un buisson se mit à bouger à ma gauche. Je tourna un regard en coin dans cette direction, sans trop réagir plus que ça. Quelque chose semblait très intrigué par notre présence ici...

Eiko lâcha donc un cris perçant, sachant ce qui approchait. Par contre, il resta sur mon épaule, pas du tout nerveux lui non plus.

Quoi qu'il y ait dans ces buissons, il nous observait. Le frémissement passa d'un endroit à l'autre. Ce truc se déplaçait, un peu vers Natsume. Je cru apercevoir un éclair blanc, l'espace d'un instant.

Le faucon, toujours perché sur l'épaule de mon meilleur ami (hum) poussa un cri strident. Dans le sous-bois, la bête s'arrêta net pendant un instant, puis les buissons s'écartèrent sur une grosse boule de poils ébouriffée et tachée de boue qui se rua en aboyant dans le but manifeste de faire de l'oiseau son repas. Le truc faucha Natsume au passage. Moi, je restai plantée là, effarée.

Un chien?!?

/ Désolé de ne pas t'avoir répondu avant, j'avais pas internet à Québec. ^^ C'est tout de la faute à Sayuri, pas la mienne! /

Je restais donc en place, fixant les buissons d'un regard en coin. C'était sans doute un animal, voir un prédateur, qui avait été attiré par la musique de Stella. Et il nous considérait comme ses proies... À part Eiko, y'avait pas grand chose de comestible... Et si il tentait quoique se soit sur moi, je n'aurais qu'à utiliser mon feu pour le faire déguerpir, la plupart des aimaux crégnant cet élément.

Je me montrais indifférent face à cette situation. Je n'avais pas peur de ce qui était caché dans les buissons. J'allais alors me retourner, pour partir vers Terrae, et culpabiliser Stella à propos de sa musique, lorsque l'animal en question sortit de la végétation à toute vitesse et me faucha, m'accrochant la jambe. Sous cet impact, Eiko s'envola, dans l'idée de se poser sur une branche plus haute, tandis que je tombais au sol, après avoir perdu l'équilibre. Je n'avais eu le temps que de voir une boule de poils blanche passer juste à côté de moi.

Je me redressais donc, et mit l'une de ses mains contre mon front, me demandant encore ce qui était arrivé, ça avait tellement été vite. Je détournais mon regard vers Stella, pour voir si elle comprenait quelque chose à cette situation...

/Rah, vilaine Sayuri! xD Pas grave^^/

Natsume se retrouva au sol et le chien continua son chemin, à la poursuite du faucon qui s'était envolé. Maintenant que je le voyais en entier, que pu constater que c'était un chien noir et blanc d'assez bonne taille. Mais qu'est-ce qu'il fichait là?!?

Natsume, une main sur le front, se tourna vers moi. Je haussai les épaules. J'y comprenai rien du tout.

Pendant ce temps, le faucon s'était réfugié sur une branche sous laquelle le chien s'époumonait en sautant, bien décidé à le manger. Il avait l'air affamé. Devant l'air qu'affichait l'oiseau de proie, j'eu peur. Non pas pour le faucon, mais bien pour le chien. Sans trop savoir pourquoi je faisai ça, je couru vers la boule de poils. Il avait un vieux collier au cou, que je pris en tirant vers l'arrière dans le but de l'éloigner de l'arbre. S'il arrivait quoi que ce soit à son faucon, Natsume trouverai à coup sûr un moyen de me blâmer et j'en entendrai parler pendant longtemps, alors je faisais en sorte que rien n'arrive. Je tirai en arrière de toutes mes forces.

- Doucement, le chien, doucement!

Peine perdu. J'suis même pas assez forte pour contrôler un chien! Nan mais faut le faire!

Eiko lança un cris perçant du haut de l'arbre, comme pour se moquer du chien qui n'était pas capable de l'atteindre. Tout en gromelant, je me relevais, tout en me demandant se que ce chien faisait ici. En le regardant ce débattre au bout des bras de Stella, je m'apperçus donc qu'il était en "piteuse" état, si je puis dire ça comme cela. Un vieux collier était encore attaché à son cou, et il avait le plus plutôt sale, ça paraissait que personne ne l'avait lavé depuis un moment. Il devait appartenir à quelqu'un avant, pour qu'ìl ait ce collier au cou. Comment c'était-il rendu ici, par contre? Quelqu'un l'avait probablement abandonné ici, mais cette personne, venait-elle de Terrae où d'un autre endroit?

Tout en me posant tout plein de questions, je regardais Stella se débattre pour reprendre le contrôle sur le chien enragé qui voulait absolument mon faucon comme repas. Elle avait l'air à avoir quelques difficultés... Je souris donc intérieurement, mais ne démontrait rien de tout cela sur mon visage.

- T'as besoin d'aide? lui lançais-je, sarcastiquement.

La voix de Natsume me parvint. Déjà irritée de n'être même pas en mesure de contrôle ce foutu sac à puces, son ton sarcastique ne fit que me faire perdre encore un peu plus de patience.

- Non, tout va très bien! lançais-je sur le même ton. Mais oui! Rappelle ton oiseau!

Je sentis quelque chose de frais sous ma main. Je baissai les yeux. Le collier avait tourné et je voyais maintenant une vieille médaille à peine lisible. Je déchiffrais le nom "Spike", gravé sur la surface autrefois dorée.

- Spike, ça suffit!

Le chien couina et cessa aussitôt de se débattre pour venir près de moi, la tête basse, oubliant le faucon par la même occasion. Surprise, je ne bougeai pas d'un poil. Puis, d'une main hésitante, je me mis à lui flatter la tête. Il s'assit sagement à ma droite.

- Là, bon garçon...

Je me tournai vers Natsume.

- Tu sais d'où il vient?

Faisant comme elle me l'avait dit, je levais donc mon bras. Du haut de sa branche, Eiko poussa un cris, il n'avait pas trop envis de descendre avec ce chien tout près. Je le fixais donc un moment, un sourcil hausser à attendre qu'il veuille bien venir vers moi.

- J'attendrais pas toute la journée, Eiko, lui lançais-je.

Il releva donc la tête, et en même temps de pousser un second cris, il s'envola, peu certain, et vient se poser sur mon bras, plantant ses serres dans mon bras. Je ne fis rien, j'étais quand même assez habitué à sa, je n'avais pas besoin de gant. Une fois cela fait, je me retournais donc vers Stella, qui avait réussis, par un miracle, à calmer son chien. Il était désormais assis, bien calme, même si Eiko s'était envolé. Elle me demanda si je savais d'où il vient, et encore une fois, j'haussais un sourcil.

- Pourquoi tu me le demande, j'ai l'air de savoir? lui répondis-je, sarcastique. Qu'est-ce que tu comptes faire avec?

Natsume rappela son faucon, et j'appris par la même occasion qu'il s'appelait Eiko. Puis, à ma question, il me répondit d'un ton aussi peu sympatique qu'à son habitude. Il me demanda ensuite ce que j'allais faire avec le chien. Alors que je le caressai, je sentai ses os sous sa fourrure.

- J'en sais rien, il est maigre à faire peur, le pauvre.

Je me rappelais soudain une des nombreuses visions que j'avais eu le jour de ma "crise de voyance". Je le reconnaissais, maintenant! Spike était le chien abandonné que j'avais "vu" chasser un lapin dans la forêt. Je vis une scène d'un gars tué lors d'un combat. Le chien s'était retrouvé livré à lui même lorsque son maître avait perdu la vie.

Retour à Terrae. Hey, encore une vision surprise! Et merde, j'men sauverai jamais ou quoi?

- C'est un chien abandonné. Il va crever de faim si on fait rien.

Mais je voulais pas m'encombrer d'un chien, moi! J'en avais jamais eu un de ma vie! Duke, le vieux golden retriever de Jenny, était mort deux ans avant que j'emménage chez elle et papa était allergique!

Je baissai les yeux vers Spike (hum, pas super comme nom pour un chien). Il agitait la patte arrière pendant que je le gratouillait derrière les oreilles, ce qui était assez comique. Je pouvais pas le laisser là, le pauvre.

- Je vais m'en occuper.

J'observais les deux, autant le chien que la jeune fille. Elle comptait vraiment le garder? J'avais hâte de voir ce que ça allait donner, quoique ça pouvait très bien aller entre les deux. Eiko reprit donc sa position sur mon épaule, les ailes légèremen écartés de son corps, fixant toujours le chien, comme si il avait peur qu'il s'élance de nouveau vers lui.

- Fais ce que tu veux, lui dis-je tout simplement. On rentre à Terrae?

Ma phrase me surprit moi-même. Je demandais à Stella, la fille de tout l'institut que je n'appréciais pas plus que ça, à me raccompagner jusqu'à l'école. Mais qu'est-ce qui me prenais? Je devenais bizarre ces temps-ci... Je froncis donc les sourcils, et secoua les tête, faisant comme si je n'avais rien dis. Je me retourna, et lançant un dernier coup d'oeil à la jeune femme, je repris la direction de Terrae.

J'équarquillais les yeux, cessant de caresser Spike, qui se mit à pousser ma main du museau pour que je continue. Natsume, LE Natsume, celui avec qui je ne m'entendais pas depuis la seconde où je l'avais rencontré me demandait si on rentrait à l'Institut!?! Qu'est-ce qui lui arrivait?

Par la suite, il balaya ses paroles en secouant la tête et s'en alla sans un mot de plus. Ah, ça c'était plus normal.

Restée seule avec Spike, je soupirai. M'accroupissant face au chien, je le regardais en lui grattant les oreilles. Je détachai son collier et il s'ébroua.

- Bon. On va passer à la plage faire trempette. Tu pues et je te laisserai certainement pas entrer dans ma chambre avec toute cette saleté sur tes pattes.

Je me levai, mis le collier dans mes poches et partis dans la direction opposée à Natsume, vers la mer.

- Tu viens?

Spike ne se fit pas prier et pris aussitôt les devants, reniflant chaque touffe d'herbe qui se trouvais sur son chemin, puis il s'élança derrière un écureuil qui passait par là en aboyant. Je me frappai le front.

Dans quoi je venais de m'embarquer, moi?