Racines

**Yin** Dim 19 Déc - 13:23

Je frappais une fois de plus mon mannequin, y faisant une entaille de 30 cm de long. Je haletais, mon entrainement de force, bien que régulier ne me permettait toujours pas d’utiliser ma vitesse plus de trois minutes d’affilés surtout si je devais frapper le mannequin en même temps. Je recommençais un enchainement une fois de plus, frappant la silhouette de bois encore et encore. Toujours plus fort, toujours plus vite. Je ne devais pas faiblir, je lui avais juré que je deviendrais assez forte pour le battre, je n’avais pas le droit d’abandonner.
Le mannequin perdit sa tête sous un nouveau coup de poignard. La résistance de ma cible s’étant effacée je tombais en avant. Je me réceptionnais tant bien que mal, récoltant un bleu sur la jambe droite. Je m’assis en tailleur, épuisée.
Je déteste quand tu te pousses à bout comme ça, qu’est-ce que tu me caches ?
Rien qui ne te regarde.
Allez, dis-moi. Ca ne t’aidera pas de te mettre dans cet état.
Lâches-moi Yang, je ne t’ai rien demandé.
Mais moi si, c’est à cause de ce crétin de corbeau c’est ça ? Tu penses tout le temps à lui en ce moment.
Fous-moi la paix !!!
Très bien mais ne vas pas te plaindre si tu recommences à déprimer. Tss, petite nature.
Tais-toi !!!
Je refermais mon esprit à Yang comme en claquant une porte. Elle m’énerve à se mêler de mes affaires, qu’elle s’occupe de ce qui la regarde ça ne lui fera pas de mal. La porte s’ouvrit à la volée et un homme entra. Il avait la trentaine, la peau mate, des yeux bleus perçants et des cheveux noirs mi-longs. Il me salua d’un signe de tête et se mit en garde en face de moi. Je lui souris et me mis en garde à mon tour.
Depuis un mois que je m’entrainais ici je n’étais jamais parvenu à le battre. Nous ne nous étions pas dit nos noms, en fait on ne s’était jamais parlé, nos actes parlaient pour nous. Ce jour-là nous nous sommes battus pendant plus de deux heures sans même nous départager. Alors qu’habituellement je n’arrivais jamais à lire dans ses mouvements il ne me toucha pas une seule fois.
A la fin du combat je le saluais en souriant, heureuse. Je le vis me sourire, pour la première fois et à ce moment il a parlé.

-Tu es forte jeune fille. Je suis content de voir combien tu as progressé.
-Merci, mais je ne suis pas arrivé à ce niveau toute seule, on m’a beaucoup aidé.
-Peut-être mais le résultat c’est toi qui l’a obtenu. J’aimerais savoir ton nom, le vrai, pas celui que tu écris sur le registre chaque fois que tu viens dans ce gymnase.

Je souris, malicieuse. Il y avait peu de personnes qui savaient que mon vrai nom n’était pas « Yin Asano ». En fait seulement Alizée et Tsuki à qui j’avais écrit des lettres après mon départ de Terrae.

-Je m’appelle Aoko, Aoko Hanajima. Et vous quel est votre nom ?
-Juan Del'ombre, c’est mon nom miss Hanajima. Et je préfèrerais que tu me tutoies s’il te plait jeune fille, après tout je suis quand même ton père.

Je l’ai regardé, incrédule et j’ai compris que c’était vraiment lui. Mais je ne me suis pas énervée contrairement à ce que je pensais, je l’ai juste regardé, neutre. Puis je lui ai tourné le dos. J’avais trouvé ce que j’étais venue chercher au Brésil. Je n’avais plus qu’une seule envie, rentrer à la maison.

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Je contemple ce grand portail de fer forgé qui se trouve devant une immense cour où se trouvent des arbres et plusieurs bancs. La cour est entourée de plusieurs bâtiments et de sept grandes tours qui s’élancent vers le ciel. Autour de cet ensemble on trouve une forêt, des plages, des grottes, des ruines.
Je suis rentrée.