Un souffle devenue ouragan[libre]

J'entrai d'un pas léger dans la salle que j'avais longuement cherché à mes heures perdues. Je le vis, trônant au milieu de la pièce, imposant. Je glissai jusqu'à lui, et m'assis en face.
Mes doigts refroidient par l'hiver approchant caressèrent les touches du piano. J'appuyai dessus, une à une, de la plus aigus à la plus grave. Mes doigts se réchauffèrent petit à petit.
Mes mains restèrent en suspens quelques minutes au-dessus du piano. Je cherchais un air. J'ébauchai une mélodie. Bien triste. Tout en pianotant, je replongeai dans mes souvenirs les plus anciens, les plus douloureux.
Je ne m'interrompis pas lorsque j'entendis des bruits de pas dans mon dos.

Je ralentis un peu plus le rythme de ma mélodie. Je perçus alors de bruits de respiration. Je me retournai doucement sur mon siège pour faire face à l'inconnu.
La première chose que je rencontrai fut son regard. Il avait de magnifiques yeux bleu. Tout en le dévisageant, je le saluai :

- Bonjour...

Je me levai pour me mettre à hauteur de mon interlocuteur.

- Vous vouliez le piano ?

-Bonjour ... non je ne joue pas d'instruments... j'ai juste entendit de la musique et j'ai voulu voir qui était la personne qui arrivait à jouer cela.

Je lui fis un éclatant sourire tout en la regardant dans les yeux. Elle était mignonne et avait un réel don pour le piano, une belle perle parmis beaucoup d'autre bien banals. Après plusieurs seconde à juste la regarder je remarquais que je ne m'étais pas présenté.

-Désolé j'ai oublié de me présenter... je m'appelle Wyatt.

Nous restâmes un instant à nous dévisager. Enfin, c'est ce que je pensais. Je n'arrivai pas à me détacher de ses yeux, jusqu'à ce qu'il parle. Je fermai les yeux une seconde, puis les rouvris pour lui répondre :

- Norah Liefers, enchantée...

Je marquai une pause, où j'évaluai la longueur de ses cheveux bruns.

- Hum... Je faisais trop bruit... J'aurai dû fermer la porte.

A vrai dire, je n'avais fait attention à rien en entrant ici, si ce n'était au piano noir au milieu de cette salle claire. Songeant qu'il était assez impoli de me remttre au piano alors que je m'étais présentée, je continuai :

- Vous êtes ici depuis longtemps ? A Terrae je veux dire...

Je l'écoutais, Norah encore un joli nom et peu commun en plus. Je l'écoutais toujours à la décrire mentalement, elle parla du fait qu'elle faisait trop de bruit. Je n'y fis que peu attention, finalement elle me demanda si j'étais à Terrae depuis longtemps.

-Un peu plus que deux mois et toi ?

Le temps passait à une allure folle, je ne voyais pas les jours passé et le temps fillait à une allure folle.

Je ne mis pas longtemps à chercher.

- On dirait bien que ça fait un mois.

A rester debout, immobile, je commençai à avoir des fourmis dans les jambes. Ce qui n'était pas très agréable. Je retournai, doucement, m'asseoir près du piano.

-Euh... Vous pouvez vous asseoir si vous voulez...

A quoi bon le dire, puisqu'il le savait déjà. En tout cas, ça me semblait évident mais quand même. J'essayai d'évaluer l'affinité à laquelle il "appartenait" mais je ne le connaissais que depuis quelques minutes, et ce n'était pas suffisant.

- Vous êtes de l'affinité feu ? hasardai-je.

Si ce n'était pas ça, il me donnerait la réponse dans tous les cas. La plupart des gens fonctionnait sur ce schéma. Je reportai mon attention sur son visage. Il ne semblait pas être le genre de personne qui se baladait avec un sabre ou un pistolet.

Je lui sourit alors qu'elle me dit que je pouvais m'assoir, je le savais mais je n'en avais pas eu envie sur le moment. Finalement je pris une chaise que je mis à l'envers pour pouvoir m'assoier et posé mes coudes sur le dossier. Elle me demanda si j'étais feu et avec un sourire amusé je lui répondis :

-Il se peut que tu ai raison... et toi ?

Je souris en lui répondant cela, c'était le genre de première question que tout les Terraes disent quasiment.

Un petit sourire en coin vint se peindre sur mon visage. Mais alors... vraiment petit ! Je ramenai mes jambes contre ma poitrine et les serraient dans mes bras.

- Ange guérisseur, affinité air.

Je me rendis compte que la façon dont je le disais faisait presque robot. Comme si c'était une réponse mécanique.
Ne trouvant pas d'autre question à lui poser, je laissai un doigt glisser sur une touche du piano. Do aigu. Etrangement, ce fut le bruit de l'eau qui me vint en tête. Je quittai un instant l'instrument des yeux, pour dévisager une nouvelle fois Wyatt. Wyatt. J'avais rarement entendu ce prénom. En même temps, au Japon, ce n'était pas ce qu'il y avait de plus courant.

Je souris, c'était une ange en plus elle était de l'affinité air, je restais là a la regarder alors que je venais de voir un microsourire sur ses lèvres. Ensuite elle joua une note que je ne su pas reconnaitre, je n'avais jamais eu une bonne oreille vis-à-vis des notes de musique. Jusqu'à présent ça ne m'avait jamais handicapé en rien, sauf que je n'avais jamais appris un seul instrument. Voyant que le silence ce prolongeais je lui demandais :

-Où à tu appris à jouer du piano ?

Je posai ma joue sur mes genous pliés. Je le regardai droit dans les yeux, avant de répondre :

- A la maison. J'avais un professeur particulier...

Je me tus avant d'en dire trop. Puis, une question me vint naturellement à l'esprit.

- Ils sont venus te chercher où ? Les Masters qui t'ont amené ici je veux dire...

Ce n'était pas trop en relation avec son passé, donc je ne craignais pas qu'il m'en pose sur moi.

Bah c'est vrai que des cours avec un prof" sa devait être assez cool, mais commencez à mon âge ce serait un peu bête. Je repensais au moment ou ils étaient venu me chercher, j'étais sur le bord de cette fameuse route où j'avais eu mon accident. Ne voulant pas trop en parler je lui dis simplement sans mentir :

-J'étais au bord du route et ils sont venu comme ça m'aborder, et toi ?

Il restait très vague. Je décidai d'en faire de même. Je ne voulais plus infliger aux gens l'accident que j'avais eu. J'avais pris conscience que de toute façon, ça ne les faisait pas fuir. Tout ça n'inspirait que de la pitié. Et je n'en avais pas besoin pour l'instant. Je cherchai les mots juste. Si je disais l'hopital est-ce qu'il me poserait des questions ?

- A Tokyo, dans une chambre.

Cette réponse là n'était pas mieux non plus. J'appuyai sur une nouvelle touche du piano. Fa dièse.

- Tu ne t'es pas dit que ce qu'ils te racontaient était ridicule ?

Elle était toute aussi évasive que moi, je la regardais sans rien dire alors qu'elle me posait une autre question. Je réfléchissais au paroles qu'ils m'avaient dites, je ne serais plus seule, j'aurais un vrai foyer, je me sentirais enfin bien sur cette planete. Des conneries pour la plupart que sur le moment je n'ai absolument pas cru, je finis par lui répondre :

-Si, je me demandais qui étaient ces cinglés qui venaient me parler alors que je voulais être seul. Je les aurais envoyé promener si ils n'avaient pas finalement trouver les bons mots.

Mon regard se perdit quelque part sur les touches du piano.

- Ils sont très persuasifs, fis-je lointaine.

D'une main, je commençai à pianoter "Mistral gagnant". Il ne risquait pas e connaître s'il était japonais. Mais... il n'avait pas une tête de japonais en fait.

- Tu viens de quel pays ?

-C'est vrai... je suis américain.

Je la regardais en repensant à tous ce qu'ils m'avaient dit, c'était si loin et si proche à la fois. Je soupirais elle n'avait pas l'air bien plus sur terre que moi. Ca devait être comique comme scene, deux jeunes tirant des têtes de trois pieds de longs alors qu'ils se parlaient de choses totalement banals.

Je n'avais jamais eu le loisir d'aller en Amérique. Pourtant j'en avais eu les moyens. Mais être balader de villas en villas à travers le Japon et l'Angleterre m'avait amplement suffit, surtout que j'avais le mal du voyage sur les longues distances.

- C'est bien là-bas ?

Ma main arrêta brusquement de pianoter. Je rassemblai mes doigts et les regardai. Ils étaient froids, autant au toucher qu'à la vue. A croire que je les avais trempés dans de l'eau glacée.

-Soit tu vie en étant très aisée, soit tu vie en vivant dans la misere. Il n'y à pas de milieu, tout pour les hautes classes social, rien pour le reste ou plutôt les miettes.

Je la regardais sans rien dire, je n'étais pas un fan de cette façons de marcher, mais j'avais toujours vécu comme cela. A la fin l'on ne remarque même pas que le monde devrait être bien plus équitable.

Je baissai les yeux sur mes pieds. Je faisais, ou plutôt j'avais fait partie de ces gens à qui tout appartenaient. Je ne me sentais pas visée, mais j'étais désolée pour ceux qui n'avaient pas cette... chance ? Je ne trouvais pas que s'en était une.

- C'est nul...

Il me donnait encore moins envie de visiter l'amérique dans le futur.

-Ouais, je sais...

Je n'étais pas fière d'avoir très longtemps vécu sans rien dire avec la haute classe. Si c'était à refaire j'aimerais changer les choses, mais avec les mentalités stricte de là je ne pensais pas réellement pouvoir y arriver.

-Et toi tu viens d'où?

J'hésitai un instant, avant de répondre par le lieu de ma naissance. De toute façon, il se poserait des questions si je lui disais que je venais du Japon alors qu'en dehors de mes cheveux je n'avais rien en commun avec les japonais type.

- De France, mais je n'y aie pas vécu longtemps...

J'étirai mes jambes, les laissant en suspens au-dessus du sol.

- Tu as fait des voyages avant de venir ici ?

-Non, mais j'ai eu beaucoup de carte postal de nombreux endroit sur le globe.

Je ne pensais pas trop que ça pouvait être comparer à des voyages, mais j'en avais tellement dans mon ancienne chambre que c'était quasiment comme si je connaissait tout ces endroits.

- Oh...

J'imaginai déjà sa chambre. Les murs recouverts de cartes postales.

- Tu as beaucoup d'amis alors... Il y a un endroit où tu aimerais aller ?

Je réfléchis moi-même à la question, puis rajoutai :

- En dehors de Terrae.

Parce qu'une fois qu'on y était, pour ma part, je ne voyais pas l'intérêt d'aller ailleurs.

Je lui souris sans rien dire, non je n'avais pas spécialement d'ami en dehors de ceux de Terrae, mais je ne pensais pas que ce soit la meilleur chose à dire. Je l'écoutais me demander où j'aimerais aller en dehors de Terrae :

-Le sommet de la tour Eiffel Paris, le toit du plus haut immeuble de Tokyo la nuit, le Big Ben à Londres encore de nuit, et le plus haut immeuble de New-York, ça j'y suis déjà aller, mais j'aimerais y aller de nuit cette fois.

Un vague sourire étira mes lèvres.

- On peut dire que tu aimes la nuit.

Je me tournai vers le piano le dos droit. Je laissai mes doigts en suspens au dessus des touches, me demandant ce que je comptais réellement faire.

- Je suis déjà allée au sommet de la tour Eiffel, de nuit et de jour. C'est bien plus beau d'admirer Paris sous les étoiles.