Un peu de repos ne fait pas de mal [libre]

J'avais décidée ce jour-là de me promener un peu.J'avais revêtu un simple jean et un t-shirt de la couleur de mon uniforme. J'étais arrivée à la lisière de la forêt qu'une idée absurde me traversa l'esprit : Pourquoi donc ne pas la visiter ? Ce que je fis sans réfléchir, me reposant sur mon pouvoir incontrôlé de la téléportation. J'avançais lentement mais sûrement, me rappelant chaque chemin que j'avais emprunté. Au bout d'une quinzaine de minutes, je me trouvai à côté d'une rivière. Je suivis le courant sans me soucier de me perdre. J'aperçus une silhouette au loin et me rapprocha.

- Salut, fis-je hésitante.

Tandis qu'il se relevait, j'observais les alentours. C'était pas mal pour dormir.

- C'est le cas de le dire, répondis-je en lui rendant son sourire.

Un silence s'installa durant lequel nous nous regardâmes. J'écoutais le bruissement des feuilles de la forêt. Reposant. Il se présenta. Aaron.

- Léonie, ravie ! Tu cherchais un endroit pour être tranquille ?

Je respirais profondément. Cela sentait... La forêt. Quoi de plus naturel ! Je souris.

- Tu as quel affinité ? demandai-je curieuse.

J'eus un petit rire.

- Exactement pareil ! C'est assez dur de se téléporter et assez frustrant aussi. Tu l'es depuis longtemps ?

Je m'étonnais d'être la première.

- 6 jours ? J'avoue, tu es bien meilleur que moi. Moi ça fait environ un mois que je suis là.

Je lui souris. Il était sympa. Du moins, il avait l'air.

- Tu te plais ici ?

Je vins m'asseoir près de lui. Je me déchaussai et plongeai mes pieds dans la rivière. Elle était d'une agréable fraîcheur.

- Terrae est incroyable.

Je mouillai mes doigts et lui lançai malicieusement de l'eau. Je ris.

- Terrae change même les gens ! rigolai-je.

Je repris un peu de mon sérieux et lui demandai :

- Tu étais où avant de venir ici ?

- Je faisais une fugue !

J'avais dit ça en rigolant mais à vrai dire ce n'était pas totalement faux.

- Et sinon, je suis d'origine italienne. C'est comment la Finlande ?

Je pensai que comme dans tous les pays nordistes il y faisait froid. Ce qui n'est pas si faux que ça.

- Tu as visité beaucoup de pays ?

-Il doit faire plus .... chaud en Italie

J'hochai la tête. Parfois le climat était insoutenable lors des fortes chaleurs mais en dehors de ça, ça ne changeai pas beaucoup des autres pays. Enfin, en dehors du Japon, j'ignorai quel était le climat des "autres pays".

- ça veut dire que tu parles pas mal de langues non ?

Et bah dis donc ! Je m'intéraissai autant que ça aux gens. C'est vrai que ça changeai pas mal du temps où je vivais à "l'extérieur" où je parlais peu.

- Les gens d'ici sont uniques... C'est peut-être pour ça qu'on a plus de facilité pour parler entre nous.

Je me tournai vers l'eau et regardai mon reflet à la surface. Je laissai le silence s'installer. Les bruits de la forêt était apaisant. Les oiseaux et le vent. Les feuilles et l'eau. Je ne savais plus quoi lui dire, lui demander. Pourtant je ne voulais pas repartir. Je m'allongeai, les pieds toujours dans l'eau, et le regardai.

Ne trouvant décidemment rien de mieux à faire, je fermai les yeux, m'imprégant des sons et des odeurs. Je ne manquerai pas d'y revenir. Il fallait que je tente de nuit aussi. Elle n'était peut-être pas si effrayante que ça...
J'ouvris un oeil et observai Aaron. Il avait l'air bien. Je refermai les yeux et attendis encore un peu avant de partir.

Gardant les yeux fermés, je lui répondis :

- Non et toi ?

Je somnolais à moitié. J'avais l'impression d'être enveloppée de coton. Je regrettai un peu de ne pas avoir d'autre famille que ma mère, si je pouvais encore l'appeler ainsi. En même temps, s'il avait fallu que ce frère ou cette soeur endure la même torture que la mienne, c'était inutile d'en avoir.

- Tu ne les as pas revus depuis combien de temps ?

Etait-ce un rêve ou bien étais-je encore éveillée ? Je ne savais pas. Je décidai d'ouvrir les yeux, mais c'était trop dur.