Y'a des choses à règler là...

Jamais encore je n'avais mis les pieds dans la Tours Eau. Mais aujourd'hui, je ne fis pas attention aux magnifiques bas-reliefs aux murs, aux peintures impressionnantes ni aux mozaïques. Non, je regardais droit devant moi. Dans un mélange de tristesse et de rage, mon visage était inexpressif. Je ne comprennais simplement pas sa réaction. J'arrivai devant sa chambre. Habituellement mon coeur se serait mis à battre à toute allure m'imaginant le retrouver, mais là, il battait vite, reflètant la peur de moi-même. La peur de ce que j'allais lui dire. Je ne voulais pas perdre la personne que j'avais de plus cher... pas encore.
Je poussai la porte de sa chambre et remarquai qu'il faisait étonnement sombre dans la pièce. Trop sombre pour que je l'aperçoive même... Fermant la porte derrière moi, le noir était presque total. Une boule dans la gorge, je m'avanturai les bras en avant afin de ne rien me prendre en pleine face.
J'espérais autant sa présence que son absence...

Ne voyant toujours rien, mes autres sens s'étaient amplifiés. Aussi j'entendis la voix de Sadek, extrêmement froide, résonner en ma tête et en mon coeur. Je mourrais d'envie de faire demi tours... Mais il ne fallait pas. Je devais affronter le problème... Notre problème.
La voix semblait provenir du fond de la pièce. Je m'y dirigeai difficilement.

- 'Te caches pas, on doit parler Sadek... Lui dis-je d'une voix que j'espérais la moins tremblante possible.

- Co.. comment peux-tu dire des choses pareilles !? Tu as failli vous tuer, nous tuer tous ! Mais qu'est ce qui te pre... AH !

Le sol devenant de plus en plus glissant, je tombai et me frappai la tête au sol. J'aurais eu plus d'élan dans ma chute, il m'aurait perdue. Ca aurait peut-être été mieux pour lui... C'était pas mon Sadek... Une larme silencieuse traversa ma joue pour aller rejoindre l'eau au sol. Je touchai ma tête là où elle avait cogné le sol; Je saignais. Toujours pas capable de soigner, je soupirai. Il ne le verrait pas de toute façon. Je me relevai péniblement et atteignis son lit où il était apparement couché. Je m'y assis et lui demandai, calmement...

- Et si tu m'expliquais, maintenant, pourquoi tu voulais lui faire ça ...?

- Quelqu'un de bien... tu veux dire... un tueur ? Tu crois que tuer et détester c'est une bonne voie ...? Kasumi mérite-t-elle vraiment la mort, tu penses ?

Chacune de ses paroles me blessaient toujours plus profondément. Mais je ne savais pas si je préfèrerais le silence à ce supplice... Malgré tout je sentais que, même s'il ne l'admetterait pas, il avait besoin de quelqu'un, besoin d'une présence...
Je cherchai sa main de la mienne et entremellais mes doigts avec les siens. Je ne le comprennais pas... ma supposition sur son enfance était apparement plus juste que je ne le pensais...

- Ne crois-tu pas... que combattre jusqu'à la mort n'est pas une si bonne chose ...?

Je ne comprennais vraiment plus sa manière de penser... peut-être qu'en cherchant dans son passé je trouverais...

- Chéri... il était comment ton père ...? Si tu m'expliquais vraiment ton passé maintenant ? Au point où nous en sommes...

J'étais encore choquée par ce qu'il venait de m'avouer. " Bien mais si tu le dis... je te tue. " Je frissonnai.

- Tu... tu n'étais pas comme ça avant... tu vas devenir comme eux ? J'aimerais aussi savoir... ton destin, c'est toi qui le choisis... ou ton père ?

- Mais... tu n'es plus dans ton clan... pourquoi ne pas devenir libre à présent ?

Je ne voyais pas comment le convaincre mais je ne pouvais pas me résigner à le laisser dans cet état d'esprit...

Au contacte de ses mains sur mon visage je frissonnai. Dans ce qu'il disait il y avait une vérité...
"Qui a été déjà gentil avec toi ?"
Ma respiration se stoppa net.

Flash Back.

Après la mort de mes parents, au Collège.

- Hey toi ! Alors, on fait plus sa maligne maintenant qu'on est seul hein ?
- Je... je ne me suis jamais fais passée pour suppérieur...
- Ouais. Et ma mère c'est Obama. Enfin... elle est vivante la mienne, c'est déjà ça. Me dit l'adolescent avec un sourire provocateur.
- Lai.. laisses moi.. je ne t'ai rien fais...
- M'en fou, tu m'énnerves. Tais-toi !
- Mais.. laisses moi partir...
- Ta gueule !
- Ahh !

Je vennais de recevoir ma première raclée. Et tous les jours, j'étais battue... personne pour m'aider... personne pour me soutenir, pour me sauver...

Terrae.

- Je ne serai toujours là que pour toi Shinko...
- Sadek...

Fin du Flash Back.

- Toi... toi tu étais là...

J'avais les yeux vides, la gorge serrée. Il n'y a toujours eu que lui...

- Sadek.... comment je pourrais t'abandonner, sérieusement ...? Je me suis jurée dans le sang de toujours prendre soin de toi... Je lui montrai ma main, où une marque de cuter était encore visible. Je ferais tout pour toi mon ange... comment avais-je pu penser que tu tournais mal... je regrette tellement mon ange... me pardonneras-tu un jour ...?

Je me sentais toujours vide. Amoureuse... il ne voulait que mon bien, j'avais douté de lui...



[ Et c'est ainsi que la naïve se laisse prendre au piège sans rien voir x_x ]

- Merci du conseil... je m'en souviendrai. Mais à toi... tout va rester pareil entre nous, hein ?

Je marquai une pause.

- J'ai quelque chose à te demander...

Mes pensées étaient devenues sombres suite à mon suvenir du passé... jamais je n'avais su me battre...

- Tu pratiques admirablement tes pouvoirs... pourrais-tu m'aider à déployer les miens ?

Je bloquais là.

- A... à tuer ? Mais je ne veux pas tuer Sadek... pourquoi voudrais-je la mort de quelqu'un ...?

Je voulu protester mais il m'embrassa. Longuement... je me laissai faire et prolongeai le baiser. Peut-être était-ce dù à son état d'esprit ou à tout l'amour qu'il me donnait mais je fus prise d'une irrésistible envie de lui... j'en oubliai presque notre conversation, je l'aimais trop...
Entre deux baiser, je lui soufflai à l'oreille...

- Quand tu veux pour l'entraînement mon ange...

Une larme de bonheur coula le long de ma joue. Il m'aimait... c'est tout ce qui comptait...

Je lui souris.

- C'est normal chéri... repose-toi. Ca te dérange si je passe la nuit ici ? Lui demandai-je en me couchant à ses côtés.

Sans attendre de réponce, je succombai à la fatigue. Je n'avais pas été aussi proche de la mort que lui, mais Philos avait eu raison, tout ce mouvement m'avait également mise Hors Service.