Le coeur battant et les yeux clos... Visite à un souvenir. (privé)

**Mist** Dim 2 Mai - 22:01

Il y avait eu cette nouvelle anodine, lors de ma discussion avec Karasu. Une nouvelle qui avait flotté jusqu'à mon coeur, alors que j'étais allongée, en apparence sereine, dans l'herbe haute des plaines, les yeux clos pour ne plus regarder les nuages.
La nouvelle d'un combat.
Alors, juste après notre entraînement amical, j'étais partie. J'avais filé jusqu'à cet endroit, réaction stupide d'un coeur trop plein de ce qu'il aime.
Le vent riait encore dans mes cheveux, et dans mes yeux dansait encore la flamme de ma course quand je pénétrai dans cette salle immaculée avec la sensation d'avoir fait une bêtise.J'étais venue dans le but de me convaincre qu'il n'avait rien, qu'il était remis, guéri, loin d'ici déjà.
Mais alors que je passai la porte calmement, je fus frappée de plein fouet par une sensation connue. Mon estomac se tordant, mon coeur accélérant ses battements, je me mordis la lèvre inférieure et continuai à avancer, doucement.
Il était là. Derrière un de ces rideaux couleur azur séparant des lits blancs.
Je fermai les yeux.
Et je le vis alors.
Tache de couleur au milieu du sombre.
Tache de lumière au milieu de l'obscurité.
Je repensai à son nom. Quelle ironie. Il était une lumière obscure, tout compte fait.
Je me dirigeai à l'aveuglette, me fiant, confiante, aux bruits et aux sensations contre ma peau hypersensible.
Lorsque j'ouvris les yeux, il était de l'autre côté de ce rideau infranchissable, de la couleur détestable du ciel. Sa respiration calme et régulière semblait indiquer qu'il dormait. J'eus un léger sourire, et me décidai à passer.
Je le vis alors, allongé, les yeux clos, tranquille. Innocence et douleur se peignaient sur ses traits -cela ne m'étonna qu'à moitié lorsque je vis qu'il lui restait encore des pansements.
Je pris alors une chaise, que je posai à côté de son lit. Je la retournai, dossier vers lui, m'assis dessus, les bras pliés sur le dossier raide. Je posai ma tête sur mes bras, pensive, mes yeux scrutant la moindre expression de son visage.
Je restai ainsi, pensive, silencieuse, devant ce souvenir plus virulent que je ne l'imaginais.
Je sentais la plaie de mon coeur qui me lançait, amère et sourde, lorsque mes yeux s'arrêtaient sur lui.
Il était tellement beau. Serein. Bêtement, j'étais heureuse d'être là, sans qu'il me voie. Sentir sa présence, voir son torse se soulever avec douceur me suffisait.
Mon coeur me souffla un mot que je croyais avoir oublié. Il ne m'en souffla que l'ombre, mais pour le moment, c'était suffisant.
Bonheur.

**Dark** Dim 2 Mai - 22:56

Ca faisait déjà quelques jours que j'étais à l'infirmerie. Karasu avait eu la chance de sortir plus tôt... Comme quoi il était plus résistant que moi ! Ou alors j'étais plus paresseux...
Nan, j'crois que c'est parce que j'avais pas accepter les guérisseurs mecs... Je suis pas Gay quoi.
Glissé dans mon lit blanc, je dormais calmement. En réalité, je luttai plutôt contre le réveil... J'avais encore envie de dormir, et surtout envie de rêver. Depuis que j'étais ici, à chaque fois que je m'étais endormi, ç'avait été pour faire un de ses beaux rêves qu'on ne se remémore qu'avec un sourire niais sur les lèvres.
En expliquer le contenu aurait été trop long... Je raconterais simplement qu'Elle y était. Elle, et parfois... Léonie aussi.
Mes sentiments qui se mélangeaient, incapable de se décider sur le choix à faire.
Et pourtant, ces rêves étaient beaux... Parce que je Lui parlais. Et qu'Elle me répondait...
Alors je ne voulais pas me réveiller. Je ne voulais pas parce que dans mes rêves, elle avait besoin de moi... Elle m'appréciait, et là-bas... Là-bas, je ne la faisais pas souffrir. Alors que dans la vraie vie, elle n'avait plus besoin de moi. Elle ne souffrait plus, parce que je n'étais plus là.
Perdu dans mes songes, je m'aperçus que, comme cette fois où il était devenu tellement réel, je reconnus peu à peu son odeur. A Elle. Comme dans Ce rêve.
Un sourire étira mes lèvres, et je me tournai sur mon lit.
Morphée était un Dieu bien clément envers moi. A travers son univers, il me laissait voir la seule chose qui m'importait... Oui, la seule chose. A cet instant, étrangement, Léonie n'apparut pas. C'était comme si Claw... Non, Mist, était la seule à pouvoir accéder à cette partie de mon rêve. Comme si elle était la seule que Morphée acceptait à cet instant.
Durant ce moment qui dura l'éternité, je ne pus me départir de mon sourire.
Et puis, alors que je m'approchais de cette déesse aux magnifiques cheveux blancs, alors que je la serrais contre moi, m'apprêtant à l'embrasser... Léonie apparut. Elle nous vit, cria mon nom et s'éloigna en courant. Mon sang se glaça à cet instant, et je me figeai, avant de m'élancer derrière elle.
Dans l'infirmerie, allongé dans mon lit, je levai ma main qui alla s'accrocher à... je ne sais quoi, en réalité.

-Lé... onie... Attends...

HRP : Je sais paaas si ça te convient >< Si tu veux, je change la fin, mais je trouvais queee... Enfin voilà ><

**Mist** Lun 3 Mai - 0:20

HRP : Non, change rien, j'adore =)

Je le vis soudain changer d'expression, un sourire heureux se peignant sur ses lèvres. Je me demandai avec amusement de quoi pouvait-il bien rêver, me surpris à espérer prendre part à ce rêve. Je clignai des yeux plusieurs fois pour revenir à la réalité -je n'étais plus rien pour lui.
Son sourire me réchauffait le coeur, mais il changea encore d'expression. Je vis ses yeux bouger sous ses paupières -son rêve semblait devenir agité.
Il attrapa alors ma manche sans que j'aie le temps de réagir. Pétrifiée à l'idée qu'il se réveille, j'allais me dégager pour partir, mais ses mots résonnèrent entre nous; et me firent me stopper.
Ils achevèrent de m'envoyer droit dans la vérité.
Oh non, je ne faisais pas partie de ce rêve. Celle qu'il voulait retenir, c'était Elle. Qui ? Je ne savais pas -son nom m'était inconnu.
Je sentis le goût brûlant et vif de la jalousie au fond de ma gorge, bientôt remplacé par celui, amer, de la solitude.
Il était heureux grâce à quelqu'un. Quelqu'un qui n'était pas moi. Quelqu'un qui avait dû le rendre tellement heureux.
Il ne viendrait jamais me chercher. A quoi bon croire en ses rêves ?... Même quand ils paraissent plus que réels, ils ne sont voués qu'à faire espérer les imbéciles.
Il tenait toujours compulsivement ma manche dans sa main. Je voulais garder ce contact, égoïstement. Je voulais continuer à veiller sur lui, même de loin, même loin de lui.
Il ne viendrait jamais. Mais je ne partirais pas.
Je passai doucement ma main libre contre son visage, apaisante, dans le but de le calmer.

- Chut ... soufflai-je. Je ne partirai pas ... dis-je en jouant le rôle de celle qu'il voulait rattraper.

Mon coeur se serra dans ma poitrine, et j'arrêtai de passer ma main contre sa joue -sa joue à la texture si agréable sous mes doigts. Ce contact me faisait mal. Tellement mal ... Mais je devais continuer. Continuer pour chasser son cauchemar. Continuer pour veiller sur lui. Continuer pour qu'il s'éloigne à jamais de moi.

- Je ne partirai pas, répétai-je en embrassant doucement le dos de sa main.

Je sentis ses doigts se desserrer quelque peu. Avais-je réussi à calmer son cauchemar, ou bien étais-ce le signe de son réveil ?...

**Dark** Lun 3 Mai - 19:52

Une caresse. Une voix. Un baiser.
Ma main ayant attrapé le poignet de Léonie, elle fut forcer de s'arrêter.
Elle se tourna, des larmes coulant le long de ses joues. Mon cœur, partagé en deux, battait à tout rompre. Je la regardai, conscient d'être à l'origine de cette souffrance.
Encore. Toujours.
J'étais le vilain fripon qui continuait perpétuellement de détruire les cœurs.
Encore. Toujours.
J'avais pourtant essayé d'arrêter.
Encore. Toujours.
Ca se finirait toujours de la même manière.
L'image de Léonie s'approcha de moi, forçant un sourire. Elle posa doucement une main sur ma joue et là...
La voix qui s'échappa de ses lèvres n'était pas la sienne. Par intermittence, alors que Léonie se trouvait normalement devant moi, alors qu'il n'y aurait dû y avoir qu'elle, Elle apparaissait.
C'était Elle qui me caressait la joue... Me souriait faiblement, me parlait.
Lorsqu'elle acheva ses dernières phrases, déposant un doux baiser sur le dos de ma main, je perdis toutes mes forces, le cœur étrangement apaisé.
Ses paroles avaient eu l'effet d'un calmant à ma détresse. Au fond de moi résonnait encore cette phrase qu'elle avait répété deux fois.
Ce n'était plus Léonie que j'avais en face de moi. C'était Elle. C'était Mist...
Cette nouvelle femme merveilleuse, incroyable, et surtout... Hors d'atteinte à présent. C'était cette personne-là que j'avais en face de moi.
Ne contrôlant aucun de mes actes, je sentis un sourire étirer mes lèvres. Peu à peu, et au fur et à mesure que mon rêve prenait fin, je desserrai l'emprise de mes doigts sur Elle.
Mais en réalité... Mon rêve prenait-il seulement fin, ou était-il déjà terminé depuis un bon moment maintenant ? Cette question résonna un instant en moi, sans que je n'eusse pour autant chercher à obtenir une réponse.
Vidé de toutes mes forces, je ramenai lentement ma main contre moi, hésitant à ouvrir les yeux, ne sachant ce que j'allais trouver.
Mon odorat me mentait-il ? Mon ouïe, mon toucher aussi...?
Je posai une main sur mon visage, m'aveuglant d'avantage, et basculai sur le dos.

-Mi...st...? demandai-je alors d'une voix cassée.

**Mist** Lun 3 Mai - 21:16

Sa main s'était desserrée, et avait fini par glisser le long de mon bras pour aller couvrir son visage.
Et soudain ce fut mon nom qu'il prononça. Sa voix était rauque et cassante, hésitante et faible, mais c'était mon nom. Mon nom ...
Rêvait-il ? La fréquence de sa respiration semblait indiquer que plus maintenant. Il était en train de se réveiller...
Je le regardai, silencieuse, passai doucement ma main sur son front, avant de me redresser et d'interrompre ce contact, ramenant ma main contre ma poitrine, consciente des limites que je franchissais.
Il allait ouvrir les yeux. Dans peu de temps. Et il ne fallait pas que je soie là lorsque cela arriverait.
Je me reculai de quelques pas, à reculons; je ne voulais pas m'en aller.
Soudain, alors qu'il ouvrit les yeux, ce fut mon souffle qui lui répondit enfin.

- Non ... Juste un rêve ... soufflai-je en passant le rideau et en m'éloignant de l'endroit où déjà, je le savais, il ouvrait les yeux.

Tout en marchant dans l'infirmerie, je portai mes doigts à mes lèvres, pensive, et étrangement heureuse. Une douce chaleur se répandit dans mon ventre, et bientôt, la porte se referma sur une scène ni rêvée ni réelle, ni triste ni heureuse...
La solitude était tellement plus simple à porter à deux.

**Dark** Lun 3 Mai - 21:59

Sa main sur mon front m'apporta instantanément la réponse que j'attendais.
Je savourais ce contact, mais elle retira sa main.
Je décidai alors d'ouvrir les yeux. Je voulais la voir... Je ne voulais pas me contenter du contact de sa peau si douce, de l'entente de sa voix si mélodieuse.
Je voulais voir ses yeux, son nez, sa bouche, ses cheveux, l'expression de son visage. Je voulais tout voir d'elle. Je voulais La voir.
Mais lorsque j'ouvris enfin les yeux, retirant la main de mon visage, je ne vis que son ombre qui me soufflait n'être qu'un rêve avant de s'enfuir derrière les rideaux qui entouraient mon lit.
Et, alors que c'était trop tard, alors que je ne la voyais plus, je me redressai brutalement dans mon lit, ignorant les quelques douleurs qui me lançaient encore.
La respiration haletante, je regardai vainement autour de moi, observai ce rideau bleu ciel comme si elle avait pu en sortir.
Mais c'était trop tard, je le savais bien...
Alors que la porte de l'infirmerie se refermait après, je le devinais, Son passage, je me laissai tomber dans mon lit, anéanti.
Elle avait été là, à côté de moi. Pendant combien de temps ? Je n'en avais pas la moindre idée... Mais elle avait été là.
Et je n'avais pas réagi à temps.

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