Goodmorning ! Une belle matinée dans MA belle chambre...!

Je m'étais roulée en boule au pied de mon lit et avais fini par m'endormir, maudissant Dark.
Une voix me fit sursauter. Je me relevai brusquement, la main contre le coeur, cherchant à ralentir mes battements. Je poussai un long soupir de soulagement en voyant Dark.

- Mouais... 'lu, grognai-je.

Est-ce qu'il se rendait compte de ce qu'il m'avait fait subir !? Il m'avait privé de mon lit, et il avait même pas pris la peine d'enlever la barrière d'électricité. Franchement, il aurait pu s'en tenir à son idée. C'est pas possible d'être aussi changeant !
Je me levai et me passai les mains dans les cheveux pour les réarranger un peu. Peine perdue.

- T'aurais au moins pu me laisser le lit... grommelai-je.

Face à son air amusé, je restai de marbre. Je me contentai de soupirer et de me diriger vers la salle de bain en marmonnant un "Nan, franchement j'ai jamais aussi bien dormi" ironique.
Je me passai un coup d'eau sur le visage et regardai mon visage fatigué dans le miroir. Je jetai un peu d'eau sur le miroir et retournai dans la chambre.
Je me jetai sur MON lit et enfoui mon visage dans un oreiller avant de demander :

- T'étais passé où ?

Je me relevai une grimace peinte sur le visage.

- Non mais je rêve !!

Il venait juste pour chouiner ce...
Je soupirai, incapable de lui en vouloir vraiment. Je m'assis à côté et regardai son visage abattu.

- Franchement... De quoi tu te plains... T'as une vie super, un chambre superbe que je t'ai refaite même, j'suis sûre que t'as des amis super, des groupies supers...

Je me raclai la gorge et repris en souriant :

- Un pouvoir super que personne... A part les autres Tonnerre évidemment, ont, Et en plus...

Je restai figée quelques secondes avant de secouer imperceptiblement la tête.

- Ouais, bon, t'as aucune raison d'en avoir marre de ta vie !

Je lui donnai un petit coup de poing dans l'épaule pour le faire réagir.

- Hé...

Je pris un air choqué.

- Mais je suis pas DU TOUT jalouse de tes groupies je te dis ! Je suis plus géniale qu'elle !

... Moi J'avais dis ça ! "Je suis plus géniale qu'elle !". Non mais c'est quoi ça Léo' !
Mon sourire s'élargit, contente qu'il reprenne du poil de la bête avant de faire une girmace. Voilà qu'il recommençait !
Je ralai, avant de plonger dans son regard violet. Est-ce que c'est naturel cette couleur d'abord ?

- Ouais carrément, fis-je doucement, J'avoue que je vois pas comment je peux tolérer un mec comme toi dans ma chambre...

Hé mais ... C'était vrai ça ! Je pouvais le virer si je voulais. Est-ce que ça marche mieux si je porte plainte à Philos ?

Je me retins au rebord du lit pour ne pas m'écrouler par terre.
Je le regardai s'allonger et soupirai. N'empêche, il avait du culot de s'approprier les choses comme ça. Ok j'avais refait la déco de sa chambre mais quand même !
Etant au pied du lit, je le fusillai autant que je pouvais de mon regard. Le coup du mec déprimé, c'était juste pour que je me batte moins pour mon bien.

J'avais même plus d'argument. Je me contentai de le fixer jusqu'à ce que j'en ai mal aux yeux. Je me mis à bailler et essuyai les larmes qui se formaient au coin de mes yeux.

Après un énième baillement, je le regardai légèrement surprise.

- Si être très fatiguée t'appelles ça faire la gueule alors ouais, je compte la faire toute la journée.

Je finis par m'allonger à côté de lui, laissant quand même une bonne distance (limite si je tombais pas par terre !). Je me mis à fixer le plafond, attendant je 'sais pas trop quoi.

- Au fait, t'as pas quelque chose à faire aujourd'hui ? Je sais pas... Un cours, un entraînement...

Je tournais la tête pour le regarder répondre.

Je fis une grimace.

- Un ordre de Philos, hein ?

C'est bizarre, mais je le sentais pas du tout son truc... Mais alors pas du tout.

- J'suis très sympathique et respectueuse en plus.

Il croyait franchement que j'allais gober un truc aussi nul ?
Je soupirai et me redressai, assise, le menton sur mes genoux pliés.

Lorsqu'il se leva, je m'étirai prenant le plus de place sur le lit et passai mes mains derrière ma tête. A sa réplique, je lui tirai la langue avant d'ajouter :

- Mais dans tes rêves bien sûr...

Sur ce, je croisai les jambes et attendis qu'il aille dans la salle de bain pour tirer de sous le lit une petite radio miteuse. Bah... Au moins elle émettait encore du son.
J'attendis avec impatience que l'eau coule.
Après avoir allumé la radio qui crachota un rythme qui aurait dû être endiablé, je me penchai davantage sous le lit, voyant si je n'avais pas caché quelques sucreries. ça pouvait toujours lui servir de petit déjeuner et peut-être m'embêterait-il un peu moins...

Mais au fond, je crois que j'aimais ça... Qu'il m'embête.
ça y est, je perds VRAIMENT la tête !

Je me relevai en sursautant en entendant la porte s'ouvrir. "Déjà ?!"
Un sachet de fraises tagada dans une main, je me retournai mais ne vis personne. Je crus que j'allais faire un arrêt cardiaque lorsqu'il me prit dans ses bras. Mes yeux firent vite le chemin entre sa chemise déboutonné (très sexy soit-dit en passant) et son visage absolument ravi de ce qu'il venait de faire.
Mon visage s'empourpra tandis que j'essayai de répliquer avec une certaine contenance :

- T'as bu quoi entre temps ?!

Ma voix avait un peu trop monté dans les aigus hystériques et je me mordis violemment la lèvre inférieure

- T'as l'air encore plus bizarre que d'habitude, ajoutai-je à toutes vitesses.

Pourquoi je parlais aussi vite d'abord ?
La gêne peut-être ? Bah oui ! Il était beaucoup trop près de moi.

Il était VRAIMENT trop près. Beaucoup trop près.
Sans même m'en rendre compte, j'avais cesser de respirer. J'étais encore plus rouge.
Il se fichait vraiment de moi.

- Bah... pas moi, fis-je bêtement.

Non mais qu'est-ce qu'il me prenait ? Pourquoi tout à coup j'étais incapable de sortir une réplique intelligente du genre ...Quel genre d'ailleurs ?
Si on pouvait voir mes pensées, un gros smiley en pleurs apparaîtrait, suivi d'un autre tout rouge, tellement rouge que ça dégoulinerait en dehors de la bulle de pensée.
Comme une gamine, je ramenai le paquet de fraises sur mon visage pour cacher ma honte.

- Arrête ça c'est pas drôle !

Enfin une phrase sensée ! Avec plus de... conviction ça l'aurait mieux fait. Si je pouvais disparaître, je le ferais... Bah tiens ! Je peux !

Je me tournai, dos à lui. Je pris une poignée de tagadas que je mis aussitôt dans ma bouche. Être vexée et avoir honte ça donne faim ! Sans me retourner et sans répondre de vive voix à sa question, je lui montrai un infime espace entre mon index et mon pouce.
A sa dernière réplique, je fis volte face et le fusillai du regard.

- Dis moi, tu t'arrêtes quand de dire des bêtises ?

Je pris une nouvelle poignée de tagadas et lui tendis le paquet. J'étais pas si méchante que ça !

Je lui tirai la langue suivi d'un "j'm'en fous !" puis je les fis tomber un à un dans ma bouche, la tête en arrière.
ça tuait personne de grossir et dans mon cas c'était pas gênant vu que j'avais la bougeotte. Alors sa réflexion sur le coup me passait au dessus de la tête.
Je redressai la tête en souriant :

- ça te gênerait de me voir grossir, monsieur parfait ?