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La lecture, c'est tout de même quelque chose de fabuleux...! (privé)

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Message  Yureka Sam 6 Fév - 13:20

J'arrivai dans la bibliothèque, et me dirigeai tout de suite vers la bibliothécaire pour rendre le livre que j'avais emprunté. Bien évidemment, je le rendais ENCORE en retard... Mais elle commençait à avoir l'habitude ! Elle ne me criait plus dessus maintenant, et se contentait simplement de me dire de faire plus attention la prochaine fois. Je m'excusais alors en m'inclinant et en lui disais que je serais plus responsable à l'avenir. Puis, je partais parcourir ces rayons immenses remplis de livres tous plus beau les uns que les autres !

Et donc, aujourd'hui n'étant pas un jour différent des autres, tout se déroula exactement comme d'habitude ! Je me retrouvai donc maintenant à chercher mon bonheur dans les romans fantastiques. Parfois, j'avais eu la chance de trouver des histoires que Maman m'avait déjà raconté lorsque j'étais petite. Alors, en les relisant, j'étais émerveillée comme une enfant, heureuse de retrouver ces moments de mon enfance passés avec la personne que j'aimais plus que tout au monde. Autant que Yujiro...!

Je tombai alors sur... Ce conte. Celui qui racontait l'histoire des 12 signes chinois. Et du 13ème... Le chat. Je me souvins du nombre de larmes que j'avais versé en lisant ce livre ! Ah, Maman... J'aurais tant aimé t'entendre me le raconter encore une fois !
Je le pris dans les mains et tournai quelques pages, observant les quelques illustrations présentes dans le livre avec enthousiasme. Je fermai alors un instant les yeux, m'imaginant sa douce voix en train de me narrer ce conte.

Soudain, je l'entendis. J'entendis sa voix ! Surprise, je sursautai et écarquillai les yeux. Le livre tomba par terre, et, douée comme je l'étais, j'en faisais tomber pleiiin d'autres en me baissant pour le ramasser... C'était à cause de ma sacoche ! Vrai de vrai ! Enfin... Je me mis donc à la tâche, et les ramassai tous un par un. Après, il allait falloir les ranger aussi... Dans l'ordre alphabétique...

Déjà que la bibliothécaire ne devait pas me porter dans son coeur... Maintenant, c'était encore pire ! Rahlàlà...

Mais je l'avais entendu ! J'avais entendu Maman ! Et je... J'étais persuadée que je n'avais pas rêvé ! Elle avait voulu me faire passer un message ou... Je n'sais pas... Mais en tout cas, elle avait bien parlé ! Et ça, j'en étais certaine.

J'avais eu raison de croire en elle, de dire et d'affirmer qu'elle était encore là, toujours, autour de moi, à m'observer et à me regarder.

Maman...

Absorbée par ma tâche et plongée dans mes pensées, je n'entendis pas des bruits de pas se rapprocher de moi.
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Message  kyôden Sam 6 Fév - 15:39

    Je me retrouvai dans la bibliothèque et me demandai bien ce qui m'avait soupé à me rendre là... Je n'aimais pas lire, je n'aimais pas le calme, et encore moins cette impression d'enfermement commune à toutes les bibliothèque. Ces endroits avaient quelques chose d'à la fois sombre et oppressant, c'était connu. C'était tout à fais repoussant, surtout pour quelqu'un comme moi qui détestait être loin de l'air libre. Pourtant je m'y retrouvai ce jour, presque hébété que mes pas m'aient amener là. Qu'est ce que je cherchais ainsi ? Aucune idée, mais sûrement pas de la lecture... De la compagnie peut-être, après tout j'étais dans l'aile des salles ouvertes à tous. Et puis il faisait très mauvais temps, alors déjà que j'avais essayé l'expérience "se paumer dans la forêt sous la pluie", ça m'allait bien assez.

    Une jeune inconnue entra. Comme je n'avais rien à faire, je me dissimulai discrètement derrière une étagère. A vrai dire qu'importe si elle m'apercevait. Mais bon, quand on a rien à faire... Elle semblait fascinée par ce qu'elle lisait. Personnellement, lire m'avait toujours ennuyé ferme. A quoi bon aller dans un imaginaire quand la réalité nous était si accessible... Ma philosophie était plus de vivre l'instant présent au lieu de m'échapper dans un monde en sachant que je ne pouvais que le toucher du doigt. Je n'étais pas fou. Si tenter l'impossible m'amusait, ce genre d'activité sans action m'endormait presque. Elle lâcha soudain le livre. La maladroite se pencha pour le ramasser, ce qui n'eut comme seul effet d'en faire chuter d'autres.

    Décidément amusé par son attitude, je sorti de ma cachette improvisée et m'approchai les mains dans les poches. Je l'interpellai ensuite à mi-voix :

    > Salut... ça t'arrive souvent de jouer à faire des avalanches ?

    Première approche plutôt réussite. Je me plantai devant le tas de livres qui jonchait le sol, les ignorant superbement pour lui faire comprendre que je n'avais aucune intention de l'aider dans sa tâche. J'en ramassai juste un dont la couverture s'était pliée en tapant contre le sol et fit une moue mi-dédaigneuse mi-amusée :

    > T-t-t-t... Joli travail dis-moi...

    Je le relâchai, et il alla à nouveau s'écraser au sol dans un bruit mat. S'en prendre au centre d'intérêt de quelqu'un était le meilleur pour le faire réagir, que cela soit par une attitude de tristesse ou de rage. Aussi, je me demandai déjà quelle serait son avis sur la question. Il était si simple d'abîmer un livre...
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Message  Yureka Sam 6 Fév - 16:23

Je sursautai lorsque j'entendis une voix au dessus de moi. Je relevai la tête et aperçus un jeune homme de mon âge, les cheveux châtain-roux et les yeux bleus (je m'attache à l'avatar, tu m'en veux pas ? >< J'ai pas trouvé de description physique dans la pres' >O<). Je fis un petit sourire nerveux lorsqu'il me demanda si je faisais souvent ce genre de chose. J'allais répondre quand il se baissa pour prendre un livre. C'est vrai que c'était pas vraiment joli-joli... J'avoue que sur ce coup, j'avais été encore plus maladroite que d'habitude... Quoi que...?
Je lui adressai un petit sourire d'excuse tandis qu'il lâchait le livre qui vint s'écraser au sol pour rejoindre les autres, abandonnés quelques secondes plus tôt.
Je me reconcentrai alors sur ma tâche. Apparemment, il n'allait pas m'aider, alors... Tant qu'à faire, autant me dépêcher ! Peut-être qu'après, j'allais pouvoir discuter avec lui plus tranquillement ? Je n'avais qu'à espérer...
Je ramassai quelques livres que je serrai contre moi, et me relevai pour les replacer à leur place, en faisant attention à bien les placer dans l'ordre alphabétique. Je regardai du coin de l'oeil cet inconnu et lui adressai un petit sourire.

-Désolée, je... En fait, non, ça ne m'arrive pas souvent, mais... Je suis assez maladroite alors...

Les livres rangés, je me rebaissai pour en reprendre plusieurs en main afin de recommencer la même chose. J'étais soulagée de constater que je n'en avais pas fait tomber tant que ça, finalement. Une quinzaine, tout au plus. Et comme j'en avais déjà rangé cinq, il en restait... Effectivement 10 ! Les maths et moi, dis-donc...
Cette petite pensée m'arracha un sourire intérieur. Remontant de nouveau quelques livres, j'espérai que je ne l'embêtais pas... Après tout, il avait raison de ne pas m'aider ! Je m'étais mise dans cette situation toute seule, et le petit regard agacé de la bibliothécaire me l'avait bien fait comprendre ! Avant de me baisser pour ramasser les derniers livres, je souris gentiment à mon interlocuteur.


-Sinon, euh... Tu étais venu lire ? Excuse-moi, avec ma maladresse et le bruit que j'ai fait, j'ai dû te déranger...

Je lui offris un petit sourire d'excuses avant de me baisser pour ramasser les derniers livres qui traînaient sur le sol. Je saisis alors le dernier... Le conte qui m'avait raconté Maman... Je me relevai et le posai de côté pour aller l'emprunter après, une fois que j'aurais replacé tous les livres...!


HRP : Yureka est super innocente et extrêmement naïve, donc c'est ultra normal qu'elle s'énerve pas, et qu'elle sourisse trop et tout >O< D'ailleurs, elle trouve ça carrément normal de pas être aidée U_U
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Message  kyôden Dim 7 Fév - 18:29

    J’eu presque de la peine pour cette pauvre fille. Au lieu de s’énerver en retour… elle s’excusait nerveusement, toute honteuse. Sa naïveté me sauta aux yeux. Voilà qu’elle me souriait avec gentillesse ! Je me retins de pouffer railleusement dans son dos. Jusque là, toutes les personnes que j’avais osé provoquer m’avaient retourné mes bravades à la figure. En même temps, c’est cela que je cherchais… Mais elle non. Je me demandais presque si je n’avais pas assez mis en avant mon désir de lui pourrir la vie… Sinon, aurait-elle cherché avec tant d’affabilité à me faire la conversation ? Le pire c’était qu’elle rejetait la faute sur elle. Décidément, c’était assez comique. Un pion foutrement original, et j’étais ravi de m’essayer à un nouveau type de divertissement…

    Je posai un oeil intrigué sur le livre qu’elle laissa de côté, dans le but de le continuer sûrement. Je lui lançai ensuite un discret regard torve. …c’était pire que ce que j’avais escompté. Elle lisait, tenez vous bien, un conte pour enfant. Ce fut plus fort que moi, il fallait que je sache jusqu’à où allait sa bêtise. C’est pourquoi je pris un ton irrité :

    > A vrai dire oui, tu m’as interrompu dans ma lecture !

    Je tirai un livre derrière moi, qui me sembla épais sous mes doigts, sans la laisser apercevoir ce geste, puis le ramena devant moi en l’ouvrant au hasard mais faisant mine que c’était l’endroit où j’en étais. Je tapai la page avec ma paume et soufflai avec frustration :

    > Au moment fatidique en plus ! Quelle maladroite vraiment…

    Vint ensuite un regard noir que je lui lançai sans pitié. Je refermai mon livre sèchement, le bruit mat faisant sursauter la bibliothécaire qui ronchonna, puis le remis dans l’étagère en m’expliquant avec le même agacement feint :

    > Et voilà, de toute façon je serai incapable de me re-concentrer maintenant !

    Je me retournai vers elle, leva les yeux au ciel puis, soufflant un nouveau coup, fit mine de me calmer. Je restais tout de même un peu agressif envers la "fautive" en parlant d’elle à la troisième personne.

    > Moi c’est Kyôden… et celle qui m’a dérangé, c’est quoi son nom ?
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Message  Yureka Lun 8 Fév - 22:49

Ah, euh... Mince... Quelle andouille j'étais ! Bien sûr que je l'avais dérangé... Quelle question... En plus, c'était un gros livre qu'il avait entamé... Aaaah, il allait jamais me pardonner, c'était sûr maintenant ! Quelle idiote... Toutes les insultes pouvaient être valables, vraiment... Me grattant l'arrière de la tête, je baissai le regard, un sourire désolé étirant mes lèvres.

-Excuse-moi
, bégayai-je.

Je ne savais pas quoi dire d'autres... En plus, à force de m'excuser, il allait certainement m'en vouloir encore plus ! Car souvent, les gens énervés détestent les excuses plus que tout... Alors en fait, je ne fais que m'enfoncer... Rah, mais quelle idiote, quelle idiote ! Des fois, je ferais mieux de me taire... Et de faire un peu attention à ce que je fais... M'enfin, il va peut-être me pardonner ! Il ne faut vraiment pas que je perde espoir ! Allez, oui, fais de ton mieux Yuyu' ! Courageuh ! Accroche-toi, tu peux le faire !
Je sursautai légèrement quand il ferma le livre d'un coup sec, et fixai le sol, ne sachant que faire.
Je finis par relever la tête et lui adressai un petit sourire.

-Je m'appelle Yureka ! Enchantée...!

Allez, allez, allez ! Tente un peu d'engager la conversation ma petite Yuyu' !

-Tu es à Terrae depuis longtemps ?


Après tout, c'est fort possible ! J'arrive encore à rencontrer des gens qui sont là depuis super longtemps ! Mon petit sourire se transforma peu à peu en un sourire amical. Il faut qu'il me pardonne, hein ! Moi je veux pas qu'il me déteste... Parce que je ne l'ai pas fait exprès après tout... Même si ça m'arrive assez souvent, maladroite comme je suis... Quoi qu'à la bibliothèque, c'est la première fois... Mais visiblement, la bibliothécaire m'a oublié, et c'est tant mieux ! En même temps il n'y avait pas de raison pour qu'elle continue à regarder par ici... J'avais tout ranger...! Donc hein !
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Message  kyôden Mar 9 Fév - 20:54

    Elle avait l’air si désolée, si attristée, si honteuse siii… ingénue. C’était assez pitoyable à mes yeux. Etait-ce moi qui la trouvait d’une naïveté sans pareille ou l’était-elle vraiment ? Qu’importe, les faits étaient là : la pauvre créature tentait d’engager une conversation avec moi. L’agneau qui bondissait dans la gueule du loup… Elle peina un moment avant de réussir à affirmer son sourire. Bien. A moi de jouer.

    > Comment ça, tu veux dire que tu n’as jamais entendu parler de moi ?

    J’écarquillais les yeux, mimant l’étonnement avec une incroyable vraisemblance. Puis je fis mine d’être blessé par cette méconnaissance, avant de dissoudre cet air encore assez dure pour prendre un parti plus sympathique.

    > Allez, c’est pardonné.

    Je lui posais une main sur l’épaule. Ainsi, je marquais une supériorité évidente. Donc une place plutôt bonne dans la hiérarchie de Terrae et, qui sait, pourquoi pas une petite renommée. J’appuyais cette idée :

    > J’excuse aussi ton tutoiement va, si tu ne le savais pas…

    Pour une fois, je n’étais plus le petit novice à qui l’on expliquait tout, non. Mon personnage fut crée de toutes pièces par ma prétention et le manque d’estime que je lisais dans les regards des autres lorsqu’ils apprenaient que j’était nouveau. J’adorais faire l’acteur, surtout lorsque la spectatrice était d’une innocence telle !

    > Je suis partis un moment, ça doit être pour ça…

    Je lui adressai un feint sourire tendre. Ça, c’était une des expressions que j’avais eu le plus du mal à apprendre, tant elle ne m’était pas familière.

    > Master Tonerre Kyôden Taketa, dis le Thunderbird. Ça ne te dit vraiment rien ?

    Je levais les yeux au ciel avec un amusement tranquille. Au fond de moi, la douce excitation du mensonge faisait battre mon cœur plus vite.

    > En tout cas, enchanté Yureka !

    J’étais dans la peau d’un illusoire célébrissime Master, elle n’avait aucun moyen de comprendre mon subterfuge pour l’instant, et j’avais toutes les cartes en mains.

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Message  Yureka Mer 10 Fév - 11:46

Il était Master ?! Mais... Mais... Mais mais mais...! C'est trop bizarre ! J'arquai un sourcil. je connais tous les Masters, et je n'ai jamais entendu parlé de lui... Et puis... Tout d'un coup, j'eus la soudaine impression qu'il se moquait de moi... Après tout, c'était possible... Non...? Enfin, euh... Et puis, ses gestes amicaux et ses paroles me firent changer d'avis et je ne pus m'empêcher de lui sourire gentiment. S'il était parti pendant un moment, ça se tient... Après tout, il y avait bien eu une Electra qui était arrivée à Terrae une fois ! Et elle était déjà Master. Et puis Alia, Zane... Après tout... Alia était... Une... Ressuscitée...? Et Zane l'autre Originel qui avait déclenché la bataille pour l'annuler et revenir à Terrae ensuite... Après l'arrivée d'Alia d'ailleurs ! Si j'avais bien compris... Il faudrait que je me renseigne...
Enfin, tout ça pour dire que je n'avais pas à douter. Avec tout ce qu'il se passait à Terrae, il était clair que je n'avais plus à trouver des choses impossibles !
Et puis, Maman me l'avait dit... Douter, c'est facile. Tout le monde peut le faire... Alors que faire confiance... C'est bien plus difficile, alors des tas de gens n'essaient même pas... Et ne pas croire en son prochain ne nous mènera à rien ! Donc... Ben moi j'écoute et accorde ma confiance aux gens. S'ils la trahissent, tant pis ! C'est qu'ils ont certainement une raison ! Mais parfois, les gens... Les gens ont besoin qu'on les croit... Alors dans ces moments, je veux être là, et je veux les aider...!
Mon sourire se fit alors de plus en plus enjoué, et je lançai joyeusement :

-C'est vrai ?! Alors tu... Pardon... Vous devez être très fort !

Je pris une petite moue enfantine.

-Je suis désolée si je n'ai jamais entendu parlé de vous, hein...


Je me grattai l'arrière de la tête. Ca me faisait bizarre de passer du tutoiement au vouvoiement... Surtout que la plupart du temps, on me reprochait de vouvoyer ! Alors il fallait que je tutoie... Et comme ça devenait une manie, j'avais un petit peu perdu l'habitude de fonctionner à l'inverse...! Mais bon, pas grave, hein ! En plus, il a l'air de m'avoir pardonner, et il est gentil...! Chaleureux même.

-Dis... Dîtes, pardon... Enfin, je peux vous tutoyer ?


Je cède à mes habitudes un peu trop vite... Je pris un petit air gêné et désolé.

-C'est que... C'est un peu bizarre de passer du tutoiement au vouvoiement... Mais si tu... Vous n'êtes pas d'accord, alors c'est pas grave, hein !
lançai-je en agitant mes mains devant moi.

Rahlàlà, même dans ma manière de m'exprimer j'étais maladroite... Je lui adressai un petit sourire et pris dans mes mains le livre que j'avais décidé d'emprunter. Peu importe de quoi j'avais l'air avec ce livre, il me rappelait Maman, alors c'était le plus important !

-Ah, et... Vous devez connaître Light, non ? Et Dark ? Parce que je voulais savoir... Est-ce qu'ils vont bien ? Bon, je ne connais pas trop Light, mais avec ses amis qui viennent de partir...


Noa... Frost... J'espère que tu retrouveras tes souvenirs Noa. Je l'espère vraiment ! Parce que tu es quelqu'un de formidable...

-Et puis Dark... Je ne l'ai pas revu depuis que... Claw est partie... Alors je m'inquiète, voilà tout... Désolée, je dois vous importuner avec mes questions ! C'est que dernièrement, je n'ai pas trop vu de Master !


Ou alors ils n'étaient pas trop disposés à me répondre... Après tout... Si... Si je n'avais pas été dans les plaines à ce moment... Karasu... Karasu... Ah...! Je préfère ne pas y penser...
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Message  kyôden Sam 13 Fév - 21:56

    J’eus peur un instant que mon plan échouât. En effet, Yureka ne sembla pas tout d’abord se prendre au jeu, comme cherchant dans sa mémoire un indice, ou autre réflexion qui faillit me faire perdre mon sang froid. Quoique non, j’exagère. Je ne perd jamais mon sang froid, soyons sérieux. Mais tout de même, elle me fit douter par son silence. Si jamais elle avait découvert la fourberie et bien… Allons ! Comment aurait-elle pu ? Et puis un soudain sourire enjoué me confirma la réussite de mon entreprise. Vraiment, que ce soit dans ces grimaces mignonnes ou ses façons de s’exprimer, elle faisait très jeune enfant. Elle s’excusait même de sa méconnaissance, bien. J’y répondis par un sourire doux (ah, que cette expression m’écoeurait !) :

    > Il n’y a pas de mal va… ça m’a juste étonné sur le moment, c’est tout !

    Yureka demanda timidement si elle pouvait me tutoyer avant d’avoir une mimique gênée, comme toute honteuse de sa témérité. Là encore, j’acquiesçai avec une étonnante amabilité.

    > Je ne vais pas te forcer, après tout je ne suis pas bien plus vieux que toi !

    Je ris gentiment. Ah que c’était dur de feindre une pareille marque d’amusement… Puis j’écoutais ses questions avec une pointe d’appréhension. Là, ça risquait de se compliquer. On aurait dis que le hasard avait eu un sadique désir de me mettre en mauvaise posture à peine l’illusion mise en place. Je m’efforçai de prendre un air réfléchi à ses paroles, puis laissai un silence avant de répondre. Un air grave se peignit sur mon visage, comme si je remontais un sombre chemin dans mes souvenirs. J’y alliais quelques murmures, comme profondément absorbé :

    > Mh… Oui, Dark… Light, hum…

    Je secouai soudainement la tête puis soupira, comme attristé par de sombres visions.

    > Oui, bien sûr que je les connais… Un bon bout de temps que je ne les ai pas vu eux aussi…

    Je passai une main dans mes cheveux, l’air gêné par sa question :

    > J’ai appris ce qui était arrivé, le départ de Claw, tout ça…

    Je pris une moue désolée, avant de changer de sujet avec délicatesse :

    > Par contre je ne les ai hélas pas recroisé depuis ! Mais dis moi, tu es bien curieuse… Tu devrais ne pas trop t’embarquer dans les histoire de Masters, ça peut être dangereux tu sais ! Du temps où j’étais comme toi… J’ai fais cette erreur…

    J’avais prononcé cette phrase de façon douloureuse, comme si c’était du vécu, et que je ne voulais pas qu’elle fasse la même méprise. Draaaamatic’ !
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Message  Yureka Dim 14 Fév - 19:56

Je le fixai un instant, légèrement blessée par ce qu'il venait de dire. Je... Je ne m'embarquais pas dans des histoires de Masters ! Moi je ne cherchais rien à apprendre... C'était... C'était eux, qui me parlait de ça. Pour Noa tout du moins... Elle m'avait annoncé son départ, et même si je ne connaissais pas Light plus que ça, il était normal que je m'inquiète ! Et pour Dark...
Je détournai le regard.

-Ce... Ce n'est pas aux Masters que je m'intéresse... Ce sont à mes amis... C'est pour mes amis que je m'inquiète, rien d'autre...

Claw... Est ma meilleure amie... Et elle est partie... Et même si ça me fait beaucoup de peine, ça doit en faire encore plus à Dark ! Alors je m'inquiète... Je trouve ça normal... Mais après tout... Kyôden n'est qu'une connaissance... Et comme il vient d'arriver... De revenir... Ben, peut-être qu'il croit que je m'approche trop près de choses qui ne me regardent pas... Mais enfin ! Je...

-Je vais emprunter mon livre, un instant s'il te plaît,
lançai-je en le dépassant sans oser le regarder.

Je me dirigeai vers la bibliothécaire et lui tendis le livre que je désirais emprunter. Pendant qu'elle l'enregistrait, je fis voler mon sac jusqu'à moi pour y glisser le livre une fois enregistré, et me retournai en direction de Kyôden. Je me rapprochai en fixant le sol. Après tout, il était Tonnerre... Ca devait être sa nature ! Quand on voyait... Dark. Quoi que lui était plus dans le genre idiot. Mais souvent méchant... Enfin, je ne disais pas par là que Kyôden était méchant, hein ! C'est un quiproquos qui... Oh, et puis zut ! Arrivée à sa hauteur, je relevai la tête dans sa direction, un nouveau sourire peint sur les lèvres.

-Excuse-moi pour tout à l'heure ! Je me suis
un peu emportée... C'est que... Je ne veux pas qu'on croit que je m'intéresse aux Masters pour une raison ou un autre... Voire pour le pouvoir. Ca je m'en fiche complètement... C'est juste que certains d'entre eux sont mes amis et... C'est normal qu'on s'inquiète pour ses amis, non ?

Je lui adressai un petit sourire gêné.

-Je suis arrivée en même temps que beaucoup d'entre eux à Terrae alors je les connais bien, après tout... On était la toute première promotion de l'institut ! Mais bon, ils sont passés Master avant moi ! Ils sont vraiment forts, et je suis extrêmement fière d'être leur amie ! Moi je suis faible, mais je l'accepte !

Je regardai ailleurs, gardant cependant mon sourire.

-On a toujours besoin de plus faible que soi, alors j'accepte d'être la plus faible pour tous ces gens ! Après tout, c'est un rôle important !


Je secouai la tête et plantai sans m'en rendre compte mon regard dans le sien.

-Excuse-moi, je... Je n'sais pas pourquoi je raconte tout ça !

Je détachai mes yeux des siens, confuse, et observai les étagères de livre.

-Tu ne veux pas emprunter le livre de toute à l'heure ? Peut-être que si tu le lis dans ta chambre tu seras plus tranquille... Ou sinon on peut aller ailleurs, hein, ça ne me dérange pas !


Enfin, s'il voulait discuter... Après tout, peut-être qu'il voulait vraiment lire et que je le dérangeais plus qu'autre chose...
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Message  kyôden Ven 19 Fév - 13:38

[Woha pardon du retard ! :/ ]


    Je la fixais sans rien dire, encore sombre, tandis qu'elle tentait de s'expliquer. Yurela fuit mon regard, s'excusant avant de me priver de sa présence. Pour emprunter un livre d'après elle. Pour réfléchit d'après moi. La pauvre, un jeu pareil pouvait facilement tourmenter une naïve telle que cette petite. Je profitais moi même de ce court temps de solitude pour revoir mes plans. Si je m'amusais à faire l'ancien novice traumatisé, il fallait que je sois très adroit. Avais-je vraiment envie de me prendre la tête ? Déjà que rentrer dans la peau du personnage que j'étais demandait une extrême surveillance de chacun de mes mots... Elle revint, plus sereine, avec un magnifique petit discours sur l'amitié. Heureusement qu'elle me quitta du regard juste après avoir dis Moi je suis faible, mais je l'accepte ! car la tête que je fis à ce moment là valait tout les records.C'était un mélange de stupéfaction pure avec une touche de dégout. C'était vraiment possible ça ? Nannn, c'était juste une hypocrite voilà tout. A mes yeux, accepter d'être faible c'était comme... aimer manger de la terre à tout les repas. Quel humain ne rêverait alors pas de réels fruits ? Ok, comparaisons foireuse, mais l'idée est là. Et non, être faible n'était pas un rôle important. J'enraillai mon esprit avant qu'une autre pitoyable métaphore s'affiche. Elle sembla à nouveau toute confuse, puis voulut changer de sujet. C'était à mon tour de donner la réplique.

    Je ris doucement, l'air amusé par sa gêne sans aucune méchanceté, plutôt de l'attendrissement.

    > Je le lirai un autre jour, c'était juste pour passer le temps... si tu veux bien discuter avec moi, je n'en ai plus besoin pour chasser l'ennui !

    Je regardai ailleurs un moment, faisant l'acteur, laissant un silence avant de continuer :

    > Tu as raison, tu sais. On prend souvent le mot "faible" comme négatif mais en vérité il n'en est rien.

    Chacun de mes mots m'avait couté une fortune de maîtrise tant ils me semblaient absurdes ; ils étaient comme de l'acide dans ma bouche, je retint une grimace de justesse.

    > La faiblesse serait presque un don, tu sais. L'ami de celui qui le détient sait qu'il pourra toujours compter sur lui.

    J'allais avoir besoin d'une aspirine après de tels mensonges... A moi ils me semblaient grossiers, mais je ne faisais que répéter ce qu'elle avait dis. Encore un effort.

    > J'eus moi-même un grand ami qui possédait cette particularité d'être indispensable sans pour autant avoir un grand pouvoir.

    C'était faux, évidement. L'amitié était un phénomène qui ne m'était pas familier. Je reportais mon regard sur elle, lourd de sens.

    > De grandes choses ont été accomplies grâce à lui. Il était le piédestal de notre mental, un allié loin d'être superficiel. Et, de toute façon, il serait devenu quelqu'un d'aussi puissant que moi, peut-être même plus.

    Je soupirai ensuite, comme attristé à la pensée de la mort de ce compagnon virtuel. Maintenant, deux voies de jeu s'offraient à moi: soit je racontais ma pseudo-vie, soit je tentais de décortiquer la sienne.

    > Tu dois être comme lui non ? Une personne à laquelle on peut faire confiance, totalement, sans jamais craindre qu'elle sera absente le jour où on aura besoin d'elle... et ça, c'est une force...

    Je m'impliquais tellement que j'allais finir par y croire ! Pfeuh. Que de belles phrases suintantes de pathétisme.


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Message  Yureka Dim 21 Fév - 23:28

Je le regardai un instant, cherchant dans ses yeux un détail qui me perturbait depuis un petit moment. Après un instant, je finis par sourire. Je baissai le regard et laissai un léger rire s'échapper de mes lèvres.

-Ne le prends pas mal, commençai-je en relevant la tête vers lui avec un petit sourire. Mais tu sembles faire des efforts pour être comme tu es là, je me trompe ?

Je laissai quelques secondes s'écouler, sans réellement attendre de réponse, et ajoutai ensuite, comme pour me justifier :

-Ou alors tu es bien étrange ! Là, tu me sembles gentil, agréable... Alors que tout à l'heure tu n'aurais rien fait pour m'aider à ramasser les livres. Bon, ce n'est qu'un détail, mais... Il parait que les Air remarquent avec un peu plus de facilité ce genre de choses !

Je le dévisageai un petit instant, cherchant une réponse sur son visage. Pour je ne sais quelle raison, je pensai subitement à Violette. Peut-être dû au fait que pendant un instant, l'idée qu'il ne m'aimât pas me passa par la tête. Après tout, Violette ne m'avait jamais vraiment porté dans son coeur, même si ça faisait très longtemps que je ne l'avais pas vu. Alors peut-être que lui aussi, il ne m'aimait pas, et qu'il faisait des efforts, malgré ses sentiments... Peut-être que chez les Masters, c'est obligé d'être comme ça. Bien que cette idée de Master me paraissait tout de même un peu étrange au fur et à mesure qu'il parlait. D'accord, c'était possible qu'il soit arrivé depuis peu, comme l'avait fait cette Electra... Et je pouvais ne pas le connaître. Mais il semblait être un grand Master ! Si je l'écoutais... Et ensuite, il semblait avoir encore un ami qui avait été un très grand Master ! Or, les meilleurs Master et les plus anciens... Ce n'était pas les Originels ? Philos, Alia, Zane. Et l'équipe d'élite de Terrae... Light, Noa, Frost. Alors quelle était la place de ce Kyôden dans tout ça ? De lui et... De son ami, si j'avais bien compris. Ils devaient former un duo irremplaçable, non ? Enfin, bon, après tout... Ca ne sert à rien de douter. Je l'ai déjà
dit, en plus... Je finis par prendre une moue gênée, me grattant l'arrière du crâne.

-Désolée, avec tout ça, je ne t'ai pas répondu...! Mais en même temps, je n'aime pas trop répondre à ce genre de question...! Et puis après tout, nos amis sont toujours mieux placés pour ça... Moi, j'espère pouvoir toujours être là pour les autres, pouvoir apporter mon soutien, pouvoir continuer à leur sourire encore et encore, à l'infini. Mais après, je ne pense pas non plus que ce soit une force !

Je baissai la tête et regardai le sol, repensant à Yujiro, à Claw, à Karasu...

-Parfois, il est trop tard. On est là mais c'est fini...

Quoi que Karasu... Pour lui j'étais arrivée à temps... Alors que pour Yujiro, pour Claw... Je n'avais rien vu... Et quand j'étais arrivée, ç'avait été trop tard. Pour les deux... Je poussai un petit soupir et relevai la tête vers lui avec un sourire. Toujours sourire. Ne jamais flancher.
Je remontai sur mon épaule mon sac en bandoulière et fis quelques pas pour le dépasser Je tournai alors la tête vers lui avec un petit sourire, amusée.


-Si on veut parler, il vaut mieux s'asseoir, non ?


HRP : Je ne te pardonne pas, tant pis pour toi U_U
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Message  kyôden Mar 23 Fév - 1:28

[Je suis im-par-do-nable u_u]

    L’ignorante, la naïve, l’innocennnte Yureka sembla réussir à déceler une faille dans mon masque. Elle se mit même à rire, oubliant totalement sa gêne, pour me le faire remarquer. Je restai stoïque, fronçant les sourcils avec inquiétude comme si je ne voyais pas où elle voulait en venir. Ce n’est pas parce qu’elle m’avait un peu, je l’avoue, déstabilisé que j’allais me laisser faire. Se glisser dans la voie de l’aveux était bien trop pitoyable, surtout après un mensonge pareil. Et puis, c’était lâche. Je préférais continuer de jouer. Elle avait posé une carte que je n’attendais pas mais j’avais encore de belles choses en main. Et puis, tricher était ma principale qualité. Même si elle se révélait plus lucide qu’elle n’en avait l’air… j’étais bien plus fourbe qu’elle croyait.

    Ou alors tu es bien étrange ! Bien, elle semblait encore douter. Si elle avait été sûre d’elle j’aurai peut-être fait marche arrière mais là, il me suffisait de faire vaciller sa certitude encore fragile. Elle était pleine de doutes, c’était ma chance. Sauf qu’il y avait une différence énorme entre nous, impossible à ignorer : elle semblait connaître les gens de Terrae, et plus précisément les Masters. Et moi ? Rien, personne, quelques noms. Je ne savais même pas si les représentants de ce rang que je connaissais étaient renommés, ni si être à ce niveau était courant ni… Non, en faite je ne savais carrément rien. Je m’étais engagé sur un terrain glissant, sans aucune base solide. Je mentais sur une incertitude. Une vraie gymnastique où je risquai de me casser le cou.

    Ah, elle parut retrouver son embarras qui m’avait assuré mes premières prises. A mes yeux, elle défendait son cas avec une effroyable gaucherie, mais c’était mieux ainsi. Elle passait de l’air sombre au joyeux, comme parcourant des méandres désagréables mais préférant sourire à la vie. Je la suivis jusqu’au coin de lecture de la bibliothèque et pris place dans un sofa sans un mot. Je réfléchissais encore. Après avoir cogité à toute vitesse, je décidai qu’il valait mieux changer de tactique :

    > Tu as raison sur un point, je ne suis pas tout a fait franc avec toi.

    Je clignai des yeux comme si je n’arrivais pas à croire que j’avais dis ça. Il est toujours plus facile de dire à moitié la vérité. Je m’éclaircis la gorge en regardant ailleurs, cherchant mes mots :

    > Tu l’as bien vu, tout au début… bah c’était le vrai moi…

    Je me mordis la lèvre inférieure. C’est les petits tocs qui rendent les personnages plus vraisemblables. Je soupirai :

    > Hé ! Je suis Tonnerre, devrait-on s’attendre à autre chose ?

    Ah, la bonne excuse. En même temps que ma manœuvre pour rétablir mon personnage, je sortais du terrain trop glissant des Masters.

    > Et oui, je ne suis pas forcément dans un bon jour mais…

    Je posai mon regard sur elle à nouveau, cherchant moins à être chaleureux, comme lassé de cacher mon agacement, mais lui souris gentiment :

    > …je n’allais quand même pas passer mon irritation sur toi si ? A notre première rencontre en plus… Oh bien sûr si tu préfères que j'arrête de me contrôler, pas de problème !

    Je finis sur un léger rire, comme si c'était absurde.


Dernière édition par Kyôden le Dim 7 Mar - 13:00, édité 2 fois
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Message  Yureka Mer 3 Mar - 23:54

HRP : Ouais, totalement, et moi aussi du coup maintenant >O> Mais on va dire que c'était pour te faire payeeer !

Je le regardai un instant, et me rendis compte que j'avais, sans le vouloir, pris un visage sceptique. Un sourcil arqué, je le fixai, comme si j'attendais qu'il en dît plus. Finalement, je secouai la tête et lui souris. Je ne savais décidément pas ce que j'avais aujourd'hui... Mais visiblement, je commençai à douter de la sincérité de... Mon nouvel ami ?

-C'est vrai qu'au risque de paraître contradictoire, même si je n'aime pas beaucoup les mensonges et les cachotteries, je préfère que tu ne me cries pas dessus sans que j'y vois de raison...

Pour que je passe une journée, voire une semaine, à m'en vouloir et à me demander ce que j'ai fait ? Non merci ! Je baissai le regard sur mes mains que je croisai et entrecroisai sur la table, me divertissant comme je le pouvais. J'étais un peu à court de sujets de conversations...

-Dis, Kyôden... Tu viens d'où ? Si c'est pas trop indiscret...

Bizarrement, savoir d'où venait les gens que je rencontrais m'amusais beaucoup. C'était toujours distrayant de se dire que dans un même institut, il pouvait y avoir des Américains, comme des Russes ou encore des Français... Enfin, apparemment, beaucoup de personnes ici étaient Japonaises. Ca m'arrangeait, moi, mais j'aurais quand même aimé entendre des gens parler d'où ils venaient, eux !

-Moi j'habitais au Japon !

Comme je n'avais pas d'idée fixe sur le fait qu'il renvoie ou non la question, j'avais préféré répondre... Parce que pour une raison inexistante, j'avais envie de le lui dire, voilà tout...

-J'y vivais avec ma mère, jusqu'à ce que... Ben elle me donne le billet d'entrée pour Terrae !

Je ne l'avais jamais dit de cette manière, mais je devais avouer que ça m'amusait beaucoup... C'était une façon de dire que la mort de Maman m'avait apporté les joies de Terrae... Une mort pas si triste que ça, d'autant plus qu'elle était maintenant toujours avec moi, peu importe l'endroit où je me trouvais !
Je relevai alors la tête vers lui, souriante et pleine de gaieté, comme d'habitude.

-Qu'est-ce qui t'as fait arriver à Terrae toi ? Enfin, désolée, ça, euh... Se demande pas trop...

Evidemment, je ne savais pas, encore une fois, ce qui m'avait pris, mais tant qu'à faire... Quand on a rien à dire... J'espérais juste ne pas avoir encore dit une grosse connerie signée Yureka... Le nombre de fois où j'avais renvoyé cette question à des gens qui ne voulaient pas ou n'étaient pas encore prêt pour répondre...!
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Message  kyôden Dim 7 Mar - 13:01


    Dis, Kyôden... Tu viens d'où ?

    Ca ressemblait beaucoup à une phrase clichée d’un vieux film. Non qu’une si grande banalité devienne mythique mais à mes yeux cela sonnait un peu comme LA devinette psychologico-intérieure du type Qui es-tu ?. Bonne question. J’entendais sans trop écouter la petite naïve parler de ses aventures dont je me foutais bien, plongé dans mes propres réflexions. J’acquiesçais tout de même de temps en temps pour faire comme si, remarquant juste qu’elle alliait une suggestion de la mort de sa mère à un sourire épanoui. Etonnant. Je secouai un coup la tête pour chasser mes pensées qui se tournaient un peu trop vers mon passé à mon goût et me concentrai vivement sur sa dernière phrase afin de me changer les idées. Mauvaise pioche.

    Je dus blêmir soudainement, sur le coup. J’ai en effet très nettement senti le sang quitté mon visage en une vague effrayée. Hm. Je me repris bien vite, mais étrangement je n’avais plus aucune envie de lui faire la conversation. Elle pouvait bien hurler son terriiiiiible traumatisme sur les toits si elle voulait, je n’avais aucune envie d’évoquer le mien. Indéniablement perturbé par sa question, je tentais de me détendre sans grande conviction. Devais-je continuer à mentir ? C’était sûrement la meilleure solution.

    > Je… je viens de Belgique.

    Nan en vrai j’étais français mais de toute façon on parlait là-bas la même langue que chez nous alors ça n’avait que peu d’importance.

    > Ce qui m’a fait venir ici… ah, ça remonte à loin…

    Mais bien sûr. Je n’avais même pas passé mon initiation mais je parlais comme si mon arrivée ici remontait à plusieurs décennies. Ce qu’il y avait de chic dans mes mensonges c’est que j’étais tellement troublé que je n’avais pas besoin de jouer la comédie. Dans d’autres circonstances, j’aurais certainement étouffé ce léger bouleversement mais là, au contraire, il était une réelle arme alors je le laissais s’exprimer clairement. Ma voix en tremblait presque.

    > C’est compliqué en faite. Une histoire de… obscurité…

    Je tournai vivement ma tête vers la fenêtre. Qu’est-ce que je raconte moi ?. Un souvenir remontait jusqu’à mes lèvres. C’était une image de noir absolu, celle qui me restait. La seule sur laquelle j’osais encore poser mon regard. Il fallait que j’arrête ce petit jeu, immédiatement. On n’invente jamais sans base, et si je devais me créer une histoire… Non, je refusai de me remémorer, c’était encore trop proche. Trop dangereux. Mon ton se fit soudain plus âpre :

    > Ca t’arrive souvent de poser des questions pareilles ?!

    Ca y était, j’étais en colère. Moi qui tentais de me calmer… génial. Mais elle l’avait bien cherché. Je me concentrais sur elle, sombre et méprisant :

    > Ca t’amuse de remuer le passé des gens comme ça ? Je te demande comment ta saleté de mère a crevé, moi ?

    Adieu douceur, bonjour amertume. Nouvel objectif : la briser.
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Message  Yureka Dim 7 Mar - 14:33

Je reçus brusquement sa dernière réplique comme un pieu dans mon coeur. Les yeux écarquillés, je fixai le vide entre mes yeux et mes mains, tremblante. Sa phrase... Le ton, les mots... Pourquoi ? Pourquoi de la méchanceté gratuite comme ça ? D'accord, peut-être qu'il n'avait pas voulu en parler... Peut-être que j'aurais pas dû poser cette question...
Nan, en fait... Peut-être que je n'aurais pas du lui répondre quand il avait engagé la conversation après m'avoir vu faire tomber les livres de l'étagère. Peut-être que je n'aurais pas dû essayer d'être amie avec lui. Visiblement j'avais eu des faux espoirs tout le long de notre conversation. Si je puis appeler ça une conversation...
Soudain animée par une toute petite flamme au creux de mon estomac noué, je relevai la tête vers lui, les sourcils froncés, le regard accusateur.

-Et toi ça t'amuse de faire du mal au gens...?


Je serrai nerveusement mes mains, et le passai alors sous la table, lui évitant ainsi cette vision qui lui aurait certainement fait plaisir. J'avais compris maintenant... Et il aurait beau continuer à jouer la comédie, ça ne marcherait plus... Plus sur moi en tout cas.

-C'est de la méchanceté gratuite... Et je ne comprends pas pourquoi tu fais ça.


Je secouai la tête. J'avais beau savoir précisément ce que j'allais dire, je ne voulais pas le dire... Je ne voulais pas parce qu'au fond... Je l'avais troublé. Avec ma question... Et il avait réagi en conséquence. Mais il n'y avait pas que ça. Oh oui, il n'y avait malheureusement pas que ça... Pour une fois, j'étais déterminée. Je n'allais pas m'en vouloir pour ce que j'allais dire... Parce qu'après tout... Il ne pouvait pas mettre tout ça sur le dos de son affinité. C'était lui qui était comme ça... Tous les Tonnerres ne l'étaient pas.

-Bien sûr, je ne te bassinerais pas avec les leçons de morale, tu as déjà dû en entendre plein... Et même si tu prétends être Master, ce dont je doute de plus en plus, alors pardonne-moi... Mais ça ne m'empêchera pas de parler.

Je le fixai dans les yeux. Je n'allais ni avoir peur, ni reculer, c'était trop tard. Je détestais douter des gens. Je détestais être méchante avec eux. Je détestais leur faire des reproches. Mais je haissais ceux qui n'avait aucune forme de sympathie en eux, et qui se plaisait à faire mal aux gens. Jusque là, je croyais qu'il y avait une part de bien dans chaque être... Mais sa phrase, son ton, son regard... Je n'étais pas télépathe, mais j'étais assez futée pour comprendre la haine dans ses yeux. C'était pas dur... Il détestait tout le monde.

-Comment est-ce que tu fais pour ne pas te haïr ? Pour ne pas te détester au plus haut point ?


Je continuai à le regarder. Bien sûr, il devait sourire intérieurement. Ca devait l'amuser de me voir dans cet état. Il devait être le plus heureux des hommes. mais après tout... Qui ne tente rien n'a rien, n'est pas ?

-Ca m'étonnerait que je sois la seule personne à qui tu ais parlé comme ça... Tu détestes les gens, ça se voit... Le pire, c'est que tu n'es pas capable de le cacher. Dès que ça commence à ne pas aller, tu t'énerves...


Et il allait sûrement continuer, maintenant que j'avais dit ça. Il allait me détester, me haïr. Rien qu'en entendant mon nom, il allait certainement grimacer maintenant. Mais je devais lui dire, non...? Des fois, il faut dire la vérité aux gens... Tant pis s'il me déteste. Tant pis qu'il me haïs. Si je fais ça, c'est pour lui... C'est par amitié. C'est simplement parce que moi, j'ai de la sympathie pour lui...

-Si tu continues comme ça, comment comptes-tu avancer dans la vie ? Tu veux continuer seul...?

Je marquai une pause.

-Tu sais pourquoi je ne te crois plus avec ton rang de Master ? Parce que tu m'as menti... Et plus d'une fois. Ta mère ne te l'a jamais dit ? Les mensonges finissent toujours par se savoir.


Je cessai de le regarder un instant pour regarder par une des fenêtres de la bibliothèque. J'avais l'impression d'être une sensei qui parle à son élève qui a menti aujourd'hui à son camarade, dans une école de primaire... Je devais être terriblement idiote. Mais je voulais tenter ! Je voulais essayer de le faire, essayer de le raisonner. Ne m'avait-on jamais dit que "qui ne tente rien n'a rien" ? Alors je devais tenter... Je devais essayé. Pour lui.
Je baissai le regard sur mes mains avant de reporter à nouveau mon attention sur lui.

-Tu dois me trouver marrante à souhait, avec mes belles paroles. Mais moi... Moi je le fais pour toi. Parce qu'au fond, je suis sûre que tu as besoin d'amis. Tu peux sourire, rire, te moquer... Faire tout ce qui te plaît, ça ne me blessera pas. Parce qu'un jour, tu seras vraiment seul.


Je repensai alors soudainement à ce qu'il avait commencé à me dire sur la raison de sa venue à Terrae, et je fermai les yeux un instant. Ce noir, cette obscurité... Quand je les rouvrais, ils étaient gris. Je n'avais pas ressenti sa douleur, ni la solitude qu'il avait sûrement dû ressentir dans ce noir complet. J'avais essayé de me l'imaginer. Rien que de me l'imaginer... Alors, pour je ne sais quelle raison, mes yeux étaient devenus gris. J'étais passée en mode Etoile... Bien que beaucoup m'eut dit que je méritais clairement de passer Master. Mais c'était faux. Totalement faux. Je n'étais pas quelqu'un de fort ni de courageux... Mais là n'était pas la question. Je me remis à fixer Kyôden. Master ou non... Je pense qu'il méritait d'entendre ça... Au pire... Au pire j'aurais l'air idiote... Mais à mon avis, je n'avais pas totalement tord dans mon raisonnement...

-Mais tu dois le connaitre ce sentiment, non ? Celui d'être seul, sans personne... C'est ce qu'on a tous ressenti en venant ici... Même si d'autres l'ont plus ou moins ressenti...


Mes yeux me brûlaient, tant leur intensité semblait être forte. Je repensai aux paroles que disaient les Masters quand ils venaient nous chercher.


-Tu sais... En arrivant à Terrae... Tu es sensé obtenir ce que tu avais perdu... Ce sentiment de vide que tu as ressenti lors de l'appel est sensé laissé place à ce que tu as perdu et qui t'as fait ressentir ça... Mais j'ai l'impression que toi... Tu t'en moques de ça...

Je fermai les yeux, sentis mes poings se serrer sur mes cuisses, sous la table. Lorsque je rouvrais les yeux, j'avais si mal que j'aurais pu parier que leur intensité était à son maximum. C'était la première fois que j'étais dans cet état à cause de quelqu'un, rien qu'en parlant...

-Alors pourquoi est-ce que tu es venu ici, à Terrae ? Ca t'apportait quoi ? Qu'est-ce que tu cherchais en venant ici ?!


Sur cette dernière phrase, je m'étais emportée sans m'en rendre compte. De toute ma vie, je n'avais jamais été comme ça... Même lorsque Yujiro était dans le coma, ou encore lorsque j'avais appris pour le départ de Claw. Ca n'était pas pareil... C'était totalement incomparable... Je continuai à le regarder, attendant sa réponse. J'attendais qu'il m'engueule, qu'il me déteste, qu'il me fasse mal même, pourquoi pas. J'attendais qu'il fasse tomber ses foudres sur moi...
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Message  kyôden Ven 12 Mar - 14:51

    Mon poison sembla l’atteindre, car elle réagit vivement à mon agression brutale. Je savais que sa mère semblait au centre de la plupart de ses pensées, alors la prendre à revers de se côté-ci m’avait paru la meilleure chose à faire : le chemin le plus direct pour la blesser. Seulement voilà, au lieu de courber l’échine elle releva la tête pour vriller son regard dans le mien. Il n’avait presque rien de troublé, et, loin de se montrer bouleversée, elle attaqua directement sans prendre le temps de se défendre. La flamme vaillante qui brillait dans ses prunelles me parut presque incongrue. Se rebeller, elle ? La petite ingénue faisait sa têtue ? Et bien oui, et elle n’allait pas me lâcher de sitôt. J’espérais qu’elle avait plus de tourment qu’elle ne le laissait paraître, sinon il serait dur de s’en prendre à son équilibre auparavant bancale. Le problème c’est qu’elle riposta en retour, et le fit longuement et de belle manière.

    Je me renfrognai dès le début, bien décidé à dénigrer chacune de ses idées. Ce que je fis en attendant : lister dans ma tête mes diffamations pour mieux pouvoir les ressortir une fois qu’elle aurait finis son tour. Le temps sembla alors se dédoubler, comme si deux plaques temporelles glissaient l’une sur l’autre. Ses répliques et mes réactions étaient alors en décalage, et moi, lorsqu’elle se tue enfin, revécu la scène comme si elle se déroulait à nouveau. Tout était dans l’ordre, aussi tranchant que si elle se répétait, sauf que cette fois je ne restais pas impassible. Commençons.

    > Pas la peine de jouer les petites démones, Yureka, tu es bien loin de me faire peur. Et même si tu te transformais tout à coup en dragon crachant feux et flammes, ce que tu fais déjà, au passage, alors je resterais stoïque. Je ne crains pas celle qui cache ses faiblesses pour mieux accuser celles des autres.

    Tout en parlant, je la fusillais de mon regard glacial. Je ne cachais plus mon énervement, au contraire, le laissant se diffuser autour de moi en une aura électrique.

    > Et oui, ça m’amuse de faire mal aux autres. Chacun ses passe-temps, voilà le mien. Tu peux bien ne pas le comprendre, je m’en fou assez. Reste dans l’ignorance, subis et tais toi. Je n’ai pas à recevoir des leçons de vie d’une fille qui ne sait même pas où son destin la mène.

    Voilà une belle manœuvre d’approche : se défendre tout en l’assaillant. S’élever pour mieux l’enfoncer.

    > Evidement que tu ne le saisis pas. Nous ne sommes pas du même monde. Tu auras beau essayer de m’attirer dans le tien par de belle phrases larmoyantes, je reste où je suis. Je reste qui je suis.

    Elle semblait avoir découvert que ce titre de Master n’était qu’un masque. Mais qu’importe. Je ne comptais pas non plus la duper pour l’éternité. Ce n’était qu’un jeu, divertissement ou rôle d’un acteur qui rentre en scène, puis construit une illusion, avant de s’éclipser. L’important n’était même pas la comédie en elle-même, mais son salut final, chapeau bas, raillerie au cœur, avant d’abandonner ses spectateurs ébahis. Je passais donc sur cette remarque, l’ignorant tranquillement pour me rappeler ses paroles suivantes. Ah, oui. Elle daignait m’éviter de supporter des interminables morales, merci bien. J’avais dû en subir bien assez. Et qu’ils n’espèrent pas m’étouffer sous leurs avalanches navrantes. Je ne connaissais pas le remord, j’étais bien comme j’étais. Du moins j’en étais persuadé.

    Yureka n’était plus la même, à cet instant là. Elle avait revêtu un air revêche qui recouvrait sa naïveté. Mais je la voyais encore, bien présente, dépasser à certains instants de sous son costume de détermination. Ce n’était rien face à ma hardiesse qui, elle, était bien réelle.

    > Ne prends pas ton cas pour une généralité, Yureka. Ce n’est pas parce que tu ne te supportes pas que tout le monde pense ainsi pour soi. Ne tente pas de me faire haïr. Comparé à toi, j’ai un minimum d’estime envers moi-même… envers les autres, c’est effectivement une autre histoire. Evidement que je les déteste. Pourquoi devrais-je le cacher ? C’est un sentiment bien délicieux à mon goût. L’amitié, lamentable invention de ceux qui dépendent des autres, doit paraître bien fade en comparaison…

    Je ne cherchais plus du tout à faire semblant d’être autre que moi. Elle le comprendrait sûrement, cela la conforterait dans sa trouvaille. Non, j’étais bien loin d’être Master. Quoique apparemment, j’étais bien plus vaillant d’une Etoile… Avait suivi sa répartie sur la vie. Cependant j’avais toujours été seul, alors cela ne me toucha pas. De toute façon, j’avancerais jusqu’à ce que je n’en puisse plus. Marche ou crève. Mais je comptais bien m’arrêter de mon propre gré avant de tomber à genoux. Et j’y mettrais toute mon ardeur avant de me perdre. Je le savais depuis toujours, je m’étais fais à cette idée. C’était écris. Cela pouvait paraître absurde pour un autre mais c’était si réaliste… Et ça, elle l’ignorait. Ah, elle était si amusante à se mettre dans tout ses états pour tenter de me convaincre… vaine tentative, évidement. Point suivant ?

    Un mensonge n’est pas immortel. C’était vrai. Enfin une bonne remarque. Mais non, je n’avais pas eu de mère pour me l’apprendre. J’avais appris cela tout seul. Le temporaire m’avait rattrapé… pour toujours. Je ne faisais plus rien pour la longue durée. Des buts provisoires sur lesquels s’acharner avant d’en trouver un autre, des mensonges provisoires pour s’amuser jusqu’à ce qu’ils soient dévoilés, des fausses amitiés provisoires avant de se muer en haine, une folie provisoire avant de me perdre, une vie provisoire avant d’en finir. C’était ainsi.

    Je ne pris pas la peine de lui rappeler à quoi je répondais. Je murmurais juste, après longue réflexion sur ses mots, une morale à tout cela. Peut-être comprendrait-elle, peut-être pas.

    > Douce fatalité, n’est-ce pas ?

    Je me redressai un peu. Son air si convaincu ne faisait qu’étendre ma colère. Comment pouvait-on dire de telles sottises avec une si grande assurance ? Yureka se prenait pour une fée, mais n’était qu’un petit diable. Chacun de ses mots mettait en valeur mon avis inverse. Non, vraiment, nous étions dans deux mondes différents. Opposés. Elle avait ensuite parlé d’un jour où je serais seul. Mais, comme déjà précisé, j’avais toujours été seul. Ce jour était déjà arrivé depuis bien longtemps. Qu’elle m’agaçait à se croire au-dessus de tout… à inventer des vérités qui ne l’étaient pas… Même si elle m’offrait sa présence, je n’en voulais pas. Et puis, cela serait changer.

    Lorsqu’elle avait relevé son regard, il était étonnement gris. Sa transformation s’était achevée avec cet étrange phénomène. Je plissais un peu les yeux mais je ne m’y attardais pas. Je n’étais pas d’humeur à déchiffrer les énigmes. J’explosai. Me levant soudain, je ne compris qu’après ce brusque flot de colère sa raison.

    > Arrête un peu de jouer les psychologues ! Evidement que je connais ce sentiment ! Je ne connais que lui… j’ai toujours été seul !

    L’intensité de son regard gris n’était que le reflet de la propre accentuation de mon enragement. Je lui faisais face en serrant les poings.

    > Si je m’en moque… oui, je m’en moque… Terrae n’est rien d’autre qu’un bout de terre, mais vous semblez tous le voir comme un paradis ! Arrêtez d’être aveuglé par cette horrible méprise ! Est-ce que parce que l’un contrôle l’eau qu’il trouve sa place ? Est-ce que parce que l’autre maîtrise le feu qu’il accomplit son rêve ? Et bien non, rien de tout cela. Pas besoin d’être Master pour le comprendre. En quelques jours, cela m’est apparu comme une évidence.

    Voilà, mon adieu à ma fourberie. Un salut digne de ce nom. Je descendis de la scène pour mieux m’avancer dans le publique et aller tirailler, de front, la petite Yureka cachée sans un recoin de la salle. Je n’étais plus l’acteur, juste moi. Moi et mes principes bien campés sur leurs pieds.

    > Pourquoi je suis là ? Pour troubler votre monde, y implanter le mien, imposer ma présence… qu’importe. Une chose est sûre : je ne suis pas ici pour recevoir de leçons. Ce n’est qu’un terrain de jeu. Un de plus.

    Je la toisais, mains sur les hanches et regard froid comme la mort. Pendant un instant, mes paroles m’avaient semblées bien futiles. Peut-être avait-elle raison. Peut-être n’avais-je pas ma place ici. Je n’avais fais qu’en profiter pour fuir mais en vérité, je ne m’étais pas encore retourné. Pourquoi avais-je répondu à l’Appel ? Sur un coup de tête. Ou tout simplement parce qu’ailleurs ne pouvait être pire que là où j’étais. C’était une échappatoire, je m’y étais agrippé. Qu’est ce que je cherchais… cela aurait été d’un lamentable terrible de dire "le bonheur" mais peut-être était-ce ce qui se rapprochait le plus de la vérité. Et pourtant, je me refusais à tout. Je n’en voulais plus. Peut-être parce que je ne le méritais pas.

    Mais ça non plus, elle ne le savait pas. L’enregistrement c’était terminé. J’avais fais mon possible pour contrer ses assauts, et je m’en étais plutôt bien tiré, malgré quelques troubles que je m’étais empressé d’éradiquer. Et maintenant ? J’apaisais ma colère tout en continuant de la fixer. Nouvelle approche.

    > Mais peux-tu te vanter d’être plus à ta place ici que moi ?
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La lecture, c'est tout de même quelque chose de fabuleux...! (privé) Empty Re: La lecture, c'est tout de même quelque chose de fabuleux...! (privé)

Message  Yureka Ven 12 Mar - 22:23

HRP : Et ben dis donc, tu écris vachement quand tu t'y mets ;P Encore plus que d'habitude ^o^

Je le regardais. Je l'écoutais. J'enregistrais tout au fond de moi. Je ne flanchais sous aucune de ses paroles, aussi blessantes soient-elles. Après tout, il ne rêvait que de ça. Je n'étais pas la science infuse, j'avais une tonne de défauts, et mon estime de moi-même était effectivement laborieuse. Il avait raison. Il avait raison en tout point... Mais il oubliait malheureusement ce qui me semblait le plus important. Il ne parlait pas de ce que je jugeais essentiel. Il n'évoquait pas le simple mais pourtant si précis but de ma vie. Je n'étais pas la perfection incarnée, ni tout autre sorte de chose futile. J'étais bien loin de tout ça. D'ailleurs, je ne souhaitais même pas l'être. Ce n'était pas ça qui me permettrait de vivre, et ce n'était certainement pas ça qui me rendrait heureuse. Etre au centre de l'attention ? Non, merci bien.
Je ne désirais qu'une chose, aussi idiote et naïve fut-elle.
Aider des gens.
Ma vie, je m'en fichais. Je pouvais même aller jusqu'à la supprimer du moment que cela rendait quelqu'un heureux.
Mais il ne comprenait pas. Il ne voulait certainement pas comprendre ? Oui, c'était certainement ça. Il ne voulait pas comprendre.
Au bout d'un instant, je me rendis compte que je n'avais quasiment pas cligné des yeux depuis qu'il avait pris la parole. Mes yeux me piquaient, et j'avais l'impression que leur intensité était à leur maximum. Je n'avais pas de miroir devant moi, mais j'en avais pas besoin pour me rendre compte que leur couleur grisée étaient quasiment blanche.
Il termina enfin de parler. Me posant une question, certainement dans le but de me faire mal. J'étais restée assise, pendant qu'il se levait, s'énervait. Des tonnes de regards étaient posées sur nous, et la bibliothécaire n'était visiblement pas ravie. Cependant, elle avait dû comprendre que ce n'était pas le moment d'interférer...
Je finis par lui sourire. Par par amusement -comment aurais-je pu ? Plutôt par douceur. A cet instant, j'aurais tout donné pour être comme Noa, douce et calme. Ou comme Alia... Ces deux Masters merveilleuses. Mais je n'étais pas Elles. J'étais moi, et je devais faire en conséquence. J'inclinai légèrement la tête sur le côté, comme une enfant, décidant de commencer à répondre en écho à ses paroles précédentes.


-Tu t'es énervé, déclarai-je doucement.

Ce n'était ni un bilan de tout ce qu'il venait de me raconter, ni une preuve à ce que j'avais dit avant. C'était simplement un constat. Je continuai à lui sourire, plus gentiment. J'avais peur qu'il croit que je me moquais, jubilais intérieurement ou je ne sais quoi... Mais qu'il aille penser ce qu'il voulait, cette fois, j'avais décidé d'avancer sans me préoccuper des jugements des autres...

-Mais je suis vraiment un dragon ? un démon ? Désolée alors...

Là, il allait me trouver ridicule. J'avais beau ne pas avoir tout compris sur sa véritable identité, à l'instant, en l'espace de quelques minutes, ça c'était imposé à moi avec une telle fatalité que j'avais bien été forcée de le voir comme il était vraiment. Si j'avais dû le qualifier... J'aurais dû dire qu'il était méchant, blessant, et détestable. Mais également qu'il détestait l'amitié sans jamais l'avoir rencontré. Il s'est forgé un opinion en détestant les choses auxquelles il n'avait jamais eu droit. Sauf si je me trompais... Auquel cas, j'en étais désolée. (Et me voilà à parler comme une savante... Brillant, vraiment !)

-C'est dommage. De ne pas appartenir au même monde, je veux dire. Ca aurait peut-être pu être intéressant, si, par hasard, on avait eu rien qu'un point commun.

J'y pensai alors un instant avant de soupirer.

-Enfin, peut-être pas... Peut-être que tu te serais encore énervé. Plus que là. C'est vrai, ça aurait pu apporter rien qu'un début d'amitié...

Sur le coup, je m'en voulus terriblement. Je me sentais méchante, et c'était horrible... Mais c'était sorti tout seul. J'avais l'impression que mes lèvres s'animaient sans mon autorisation, lâchaient des sons que je ne contrôlais pas. Mon instinct me contrôlait visiblement entièrement. Mais d'une certaine façon. C'était ma part d'Elle. Cette part de Maman dont j'avais génétiquement dû hérité. Hérédité, c'est ce principe, non ? Et cette partie d'ADN, je me devais de l'obtenir... Ou bien était-ce Papa ? Je ne l'avais pas connu, alors tout était possible... Sauf qu'en me rappelant les longs discours de Maman, méchant, mauvais même, détruisant les autres, simplement pour me protéger... Je me devais de penser que je tenais ce soudain ton dur d'elle.
Je reportai mon regard sur son visage, cherchant je ne savais quoi. Je finis par soupirer.

-Tu sais, tu as raison. Tu as raison à propos de vraiment plein de choses... Tout le monde n'est pas comme moi, et je prends peut-être mon cas pour une généralité. Mais ne l'ai-je pas déjà dit ? Je suis idiote. Vraiment idiote, parfois.

Je souris, tirant une légère tête enfantine en me grattant l'arrière du crâne avant de reporter mon regard sur la table, sur laquelle j'avais repassé mes mains. Inutile de les garder dessous... Je récupérai mon air de tout à l'heure. Là, je me rendis enfin compte que je n'essayais pas de ressembler à Noa ou à Alia. Je ne cherchais pas à être comme Maman. Non, en fait... J'étais en train de forger mon propre caractère. Pour une fois, j'étais en train de tracer mes propres pas sur la voie de mon avenir, j'étais en train de me montrer comme j'étais, comme je serais, plus tard, avec l'expérience en plus, certainement.
Car je devais cruellement manquer d'expérience, par rapport à tous ces autres gens. Prenons Kyôden comme exemple. Il devait avoir vécu des choses terribles, pour en arriver à haïr ce qu'il n'avait jamais eu. Peut-être était-ce parce qu'il en était jaloux ? Pas la moindre idée... C'était possible comme ça pouvait certainement être faux. Après tout j'ai à mon avis tendance à avoir des raisonnements faux.
Mais j'avais bien le droit de m'attacher à cette possibilité, non ? Ca me donnait le droit de croire, d'espérer qu'il n'était pas que mauvais. Que ce côté de lui venait simplement de choses horribles qu'il avait dû vivre.
Alors je voulais croire en ça. Je voulais croire qu'il était devenu comme ça à force de jalouser ce bonheur auquel il n'avait pas eu droit.


-Et puis, je suis d'accord. Savoir manier l'eau, l'air, le feu... Tout ça, ce n'est pas grand chose, et ça ne permet pas de trouver une place dans le monde. Mais moi je trouve que c'est toujours ça. Ca peut aider certaines personnes à se sentir mieux, à supprimer le vide qu'il y a en eux. Ca peut aider à partir du moment où on en a envie !

Je finis par sourire avec un léger air mystérieux. Sans savoir réellement pourquoi, bien sûr...


-Ah, et, j'allais oublier ! Au risque de me répéter, tant pis. Tu dois avoir encore une fois certainement raison. Je cache mes faiblesses, et tout ce qui va avec. Mais si je le fais, ce n'est pas pour faire ressortir celles des autres, et bien au contraire. C'est pour ne pas embêter les autres avec les miennes.

Je souris, le regardant avec des petits yeux rieurs.

-Avoue que tu n'aimes pas les faibles.

Je marquai une légère pause avant d'ajouter, réellement impressionnée face à ma détermination, me rendant enfin compte que je n'avais même pas encore flanché.


- Je ne pense pas plus que ça avoir ma place ici, mais pourtant, mes amis, des gens que tu détesteras certainement, ou que tu détestes déjà, me disent le contraire. Le sentiment d'avoir où non sa place, on ne peut pas le créer seul... Il nous faut de l'aide pour ça. Et ce genre d'aide, il n'y a que les amis qui sont en mesure de nous l'apporter. Il n'y a qu'eux qui peuvent nous faire comprendre qu'on est ici pour une raison précise. Toi aussi, tu...

J'allais alors lui dire que moi, je pensais qu'il avait sa place ici. Comme tout le monde. Mais je me suis reprise à temps. Il n'allait sûrement pas aimer. Alors autant ne pas m'y risquer !

-
Dis-moi... Pourquoi n'essaies-tu pas d'essayer, pour une fois ? D'essayer d'avoir un ami, juste pour voir... Si tu trouves ça toujours aussi pitoyable, alors recommence ton petit rituel... Mais essaies. Essaies avant de dire que c'est quelque chose de complètement inutile... Peut-être que ça t'aidera. Peut-être que tu te sentiras mieux après ça.

Bizarrement, j'étais pressée de voir sa réaction... J'étais impatiente de voir ce qu'il allait me dire. Bien sûr, je n'espérais certainement pas le changer. Je l'ai dit, non ? Je n'ai ni la science infuse, et comme il l'a si gentiment souligné, je ne suis pas psychologue.
Je ne suis qu'une idiote parmi tant d'autres, qui sacrifie sa vie pour celle des autres.

Parfois, je regrette d'avoir un pouvoir de guérison si faible.
Car même avec toute la volonté du monde, je suis incapable de guérir le coeur des gens...
Yureka
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Rang: J'ai atteint le sommet... Vous y croyez, vous ? Moi, Master... Si c'est le cas, alors tout le monde est capable de le devenir !

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