Après un dur combat (libre)

Je n'osai pas ouvrir les yeux. Cette odeur qui s'immisçait dans mes narines. Je la détestai. Elle était semblable à celle de l'hôpital.
Je finis par entrouvrir un oeil. Mon regard rencontra un mur blanc. J'étais où ?
Je me relevais brusquement, me rappelant le combat contre Usagi. Une douleur au coté gauche m'élança. J'y jetais un coup d'oeil. Un bandage imbibé de sang entourait ma taille. Je n'avais qu'une seule envie : l'arracher. Je passai une main sur mon visage pour résister à ce désir. Mes doigts croisèrent de multiples bosses et égratignures, ainsi que peut-être une petite cicatrice sur la joue. Je ne devais pas être très agréable à regarder !
La prochaine fois je ferai plus attention quand je me battrai en duel.
Mais comment étais-je arrivée ici ? Et surtout qui m'y avait amenée ? Usagi ? C'était peu probable mais il fallait s'attendre à tout.
Je rejetai le drap blanc sur mes jambes au loin et me levai. Mais la douleur était quasi insoutenable. J'étais vraiment pathétique. J'avais envie d'hurler ma colère. J'entendis des bruits de pas dans l'infirmerie et me rallongeai aussitôt, faisant mine de dormir.

Ce jour là je n'avais pas trouvé Edwin, et j'avais une vilaine entaille tout le long de mon bras. Je me l'étais faite par erreur en faisant mes katas avec mon cerceau... Je fus donc obligée de passer par la case infirmerie. J'en avais une sainte horreur! J'entrai dans l'infirmerie et vis vis quelqu'un qui dormait.

- Léonie?! m'écriai-je surprise.

Je me demandai qui l'avait mise dans cet état...

- Que puis-je pour vous? demanda une voix derrière moi.

Je me retournai déréchef et lui montrai mon bras.

- Euhm...

- C'est bon je m'en occupe., dit-elle un tantinet exaspérée.

Elle devait en avoir marre des excuses bidon.Nous nous instalâmes sur un lit pas loin de Léonie. je ne pouvais pas m'empêcher de lui jeter des regards inquiéts de temps en temps.

J'aurai reconnu cette voix entre mille. Elle appartenait à l'une des personnes à qui je m'étais attachée. Ma soeur d'armes.
Je glissai mes doigts jusqu'au bandage. Le sang était frais. N'y avait-il pas des guérisseurs ici pour m'enlever cette horreur ?! J'ouvris les yeux et regardai Kay. Elle aussi était blessée. Heureusement ça ne semblait pas être grave. Je me relevai une nouvelle fois, en lui épargnant une grimace de douleur.

- T'en fais pas. C'est rien.

Je désignai son bras que l'infirmière soignait et lui demandai :

- Comment tu t'es fait ça ?

Je regardai Léonie et souris soulagée.

- Ah! Léonie! Tu m'as fait peur.

Je la regardai un peu mieux et vis qu'elle était loin d'être au mieux de sa forme.

- Moi c'est rien, une erreur avec mon cerceau en acier, dis-je en haussant les épaules.

Une fois que l'infirlière avait fini je me levai pour m'assoir à côté de Léonie.

- Et toi alors? T'as vraiment l'air d'avoir morflé! dis-je en la regardant dans les yeux.

L'infirmière vint vers moi en même temps que Kay, lorsqu'elle eut achevé son travail.

- Maladroite, plaisantai-je.

J'aurai bien donné un peu plus dans le rire, mais ça me faisait atrocement mal.

- Moi, rien à part peut-être que je ne sais que donner les coups et pas les recevoir.

L'infirmière grommela et se concentra sur mon visage. Je n'aimais pas tellement le contact de ses doigts froids contre ma peau. Je baissai les yeux sur mon bandage, et dit simplement :

- J'ai perdu.

Et j'étais super dégoutée. Peut-être que j'étais trop sûre et qu'au fond de moi j'étais persuadée de pouvoir gagner. J'étais bien prétentieuse. Tout ce que je détestai.

Je la regardai et dis:

- La défaite est un sirop bien amère. Mais sache qu'il ne fait jamais en rester là. Si tu as perdu, c'est qu'il y a une raison. Intéroge toi sur cette raison, et trouve la motivation de dépasser ce stade, devenir plus forte.

Je souris et dis:

- Tu as un énorme potentiel Léonie, crois moi, je m'y connais un peu. Mais faut l'éduquer ce potentiel. Une force non maîtrisée ne te permettra jamais d'atteindre ton vrai niveau.

Je m'étonnais moi même de ce discours. Mais je sentais que Léonie avait besoin d'un petit coup de fouet. Elle avait besoin de se remotiver. Elle avait mordu la poussiére, mais il fallait apprendre de ses erreurs mpour ne plus les reproduire. Je savais ce que c'était que de se sentir minable après une défaite. Lorsque Selena avait tué Darren devant moi, après m'avoir vaincue, j'ai cru que jamais je ne survivrai. Et pourtant me revoilà, prête à me donner au maximum pour l'affronter encore.

Je la regardai droit dans les yeux. Ce qu'elle disait était tout ce qu'il y avait de plus vrai. Ce qu'elle me disait me remontait vraiment le moral, mais ça n'empêchait pas mon insatisfaction.

- J'ai besoin d'énorméments d'entraînements mais j'ai l'impression de faire constamment les même choses sans progresser.

C'était d'ailleurs ce qui m'avait poussé à faire ce combat.

- Kay, combien de combats as-tu gagné jusque là ?

Je réfléchis quelques instants.

- Voyons... humm.. quelques uns, dis-je en haussant les épaules? J'en ai perdu aussi un bon petit paquet, dis-je en la regardant à mon tour. Si tu as envie de progresser, faut que tu affrontes des adversaires d'un niveau supérieur. Ce sont eux qui te donneront la motivation d'avancer. Si tu veux innover, il n'y a pas trente six façons d'y arriver, dis-je en la regardant droit dans les yeux.

Pour progresser, faut avoir de l'imagination, j'étais prête àfiler quelques tuyaux à léonie si elle me le demandait.

Mon adversaire n'avait pas été d'un niveau tellement plus supérieur au mien et pourtant j'avais perdu. Alors me confonter à des plus forts encore était difficilement envisageable. Cependant, cette idée me plaisait quand même.

- Qu'est-ce que tu entends pas innover ?

- Quand tu combats, il faut toujours essayer de trouver des "failles" chez tes adversaires. Parfois elles sont très dure à trouver, mais cela dépend des gens en face. Si tu veux le mettre en difficulté faut "créer" une attaque sur mesure. Si par exemple ton adversaire craint les éléctrochocs, faut faire du cobat corps à corps et donner mettre de l'élèctricité à gogo. Si ton adversaire est rapide, faut se téléporter à tout bout de champ. Si ton adversaire est plutôt axé défense, donne des coups les plus bourrins possibles.

Je fis une pause et ajoutai:

- Il y a toujours une façon de remettre la situation à ton avantage. Après... il y a des adversaires que tu ne peux pas vaincre même avec la meilleure volonté du monde, parce qu'ils ont trouvé une motivatin qui va les pousser dans leurs derniers retranchements, et c'est cette motivation qui va faire la différence. Je te pose une question aussi Léonie: Pour quoi te bats tu?

Ce qu'elle disait là, c'était plus foncé dans le tas qu'autre chose. Je souris. Puis elle me posa une question qui me laissa perplexe. Pourquoi me battai-je ? Je l'ignorai. Pour l'honneur ? Je doutais d'en avoir un. Je l'avais perdu il y a bien longtemps. Pour survivre ? Je ne me sentais pas en danger. Au contraire. Alors pourquoi ? Pour protéger ceux que j'aimais ? Qui avait besoin d'être protégé par moi ? Je ne connaissais personne qui avait réellement besoin d'être défendu. Ils savaient tous se battre pour leur honneur, pour protéger ceux qu'ils aimaient, pour survivre. Moi, je ne faisais que me battre, pour me battre rien d'autre. Je baissai les yeux. La voix aussi.

- Je ne sais pas Kay.

J'aurai bien pleurer. J'étais horrible. L'infirmière s'attaqua à ma blessure au côté.

- Je ne sais pas pourquoi je me bats, je ne sais pas.

Les larmes venaient. Je me mordis l'intérieur de la joue. Il ne fallait pas. Petite égoïste que j'étais.

Je la regardai et tout à coup prise d'un soudain élan je poussai l'infirmière, qui me regarda avec un air de reproche, et pris Léonie dans mes bras, doucement pour ne pas lui faire mal davantage.

- Chui désolée de t'avoir demandé ça Léonie, je n'aurais pas du, dis-je en fermant les yeux.

Les larmes coulèrent d'elle-même. J'aggrippai Kay. J'avais l'impression que plus rien ne comptait à cet instant.

- Je suis une idiote Kay, sanglotai-je. Pourquoi est-ce que je n'y ai pas réfléchie avant ? Je n'ai pensé à rien.

J'étais désolée de lui faire subir un tel spectacle, mais je ne voulais pas la lâcher, je ne pouvais pas. Elle incarnai à cet instant précis, comme une soeur que je n'aurais jamais eu. Qui aurait été là quand j'avais besoin d'elle.

- Ce n'est pas ta faute. J'avais sûrement besoin de ça.

J'essuyai mes yeux et levai mon regard vers son visage.

- Cette question est sans doute indispensable pour que je commence réellement à avancer.

Je la regardai droit dans les yeux aussi et lui souris chaleureusement.

- C'est lorsque tu t'intéroges toi même dans ton fort intérieur que tu gagnes de la force intérieure. Beaucoup de gens ont des motifs pour se battre, les uns plus valables que d'autres... mais c'est vrai que tu dois trouver une réponse en toi même.

Je fis une pause et ajoutai en la serrant contre moi:

- En tout cas sache que je te soutiendrai quelle que soit ta motivation.

J'aimais beaucoup Léonie, je la considérais comme une véritable amie, une soeur, une vraie. J'étais heureuse ici. Tellement de filles que j'admirais, et que je gardais en haute estime.

Je la remerciai de tout mon coeur. Je fermai les yeux. Il me fallait trouver cette raison qui me poussait à me battre, quelle qu'elle soit.
Au bout d'un moment, j'entendis l'infirmière toussoter. Elle nous faisait clairement comprendre de remettre nos "embrassades" à plus tard. Je palpai rapidement la plaie, qui s'était rouverte. Saleté ! Je me redressai un peu, et lui fis signe qu'elle pouvait s'en occuper maintenant.

- Kay, si tu as du temps libre un jour ou l'autre, on pourra faire le tour de l'île ensemble ?

J'avais visité pas mal d'endroit déjà, mais avec une personne qui m'était aussi proche pas encore.

- Dès que tu seras remise sur pieds on pourra faire autant de promenades que tu voudras, dis-je en riant doucement et en m'écartant pour que l'infirmière fasse son travail.

"Sauf si je clampse avant...." cette pensée me fit froncer les sourcils mais je ne laissai rien paraître. Pour le moment j'étais en vie, et je comptais bien profiter de chaque instant qui me restait à vivre à fond!

Je vis comme une ombre passer sur son visage. C'était certainement mon imagination, et je ne dis rien. Je me contentai de lui sourire, ce-ernier s'élargissant au fur et à mesure que la blessure cessait de me faire souffrir.

- Je serai bien plus vite que tu ne le penses, fis-je malicieuse, Et tu regretteras de m'avoir dit ça.

Sur ce, je riais de bon coeur. Je ne sentais plus rien à mon côté. Je n'avais plus mal nul part. J'étais juste heureuse d'être là, avec ma "soeur".

Je souris et dis:

- Eh bien, même après un dur combat tu es bien énergique dis moi! dis-je en riant avec elle.

Je fis une pause et dis:

- Tant mieux. C'est cette énergie, qui pourrait ébranler des montagnes que j'admire chez toi Léonie! dis-je en souriant chaleureusement.

Je lui rendis son sourire chaleureux.

- Cette énergie c'est toi qui me l'a redonnée ! Tu peux être fière de toi, tiens !

Et je ris de nouveau. L'infirmière ne semblait pas tellement apprécier d'ailleurs que j'aille bien mieux que la seconde d'avant. On pouvait clairement voir dans ses yeux qu'elle voulait nous foutre à la porte ! Je me penchai ver Kay elle lui murmura en reprenant mon souffle :

- Je pense que ça serait une bonne idée si on sortait de cette horrible hôpital...

J'avais beau aller bien mieux, l'odeur de l'infirmerie ne passait toujours pas.

- Oui, j'ai une sainte horreur des infirmeries, dis-je toujours en chuchottant à l'oreille de Léonie.

C'était vrai que je n'aimais pas du tout les infirmeries.

- Allons faire un tour, dis-je en la regardant avec un sourire.

Je me levai après elle, et la suivis dans le couloir. Une musique occupa petit à petit mon esprit. Je souris et marchai en tenant de marquer le rythme sans que ça paraisse ridicule. J'avais cette énergie croissante en moi, qui ne demandait qu'une chose : sortir. Je me mis à sautiller sur place, une fois dans le couloir.

-Alors on fait quoi maintenant ? Tu as un entrainement ? Quelque chose ?

Je la regardai et souris:

- Eh bien, si tu as autant d'énergie à revendre je veux bien te proposer un petit entraînement.

Je fis une pause et ajoutai:

- Par contre sans bobos hein? dis-je en riant.

Je levai les mains ensigne de coopération.

- Bien mon Général.

Je lui adressai un large sourire, tout en dansnt d'un pied sur l'autre. J'étais parée à la suivre où qu'elle aille et peut importe le moyen utilisé... Ce qui se limitait à la marche et à la téléportation.

- Je suis prête à nimporte quel entraînement que tu m'imposes... Parce que c'est toi.

Je souris de plus belle.

J'eus un large sourire.

- Tu es gentille, dis-je avec un sourire chaleureux. Un peu d'air frai peut être? La plage en nous téléportant? Si tu te sens d'attaque pour te téléporter bien sûr! ajoutai-je soucieuse de la santé de Léonie.

Je fis une moue boudeuse.

- Il faudra bien plus qu'une téléportation pour m'abattre !

Surtout après tout ce que j'avais vécu jusqu'à aujourd'hui. La distance de là où nous nous tenions jusqu'à la plage, était bien trop longue pour moi, je le savais. D'ailleurs, il fallait que je m'entraîne sur les distances, histoire de voir ce que ça donne.
Je fis mine de me concentrer et... lui tirai la langue juste avant de me téléporter aux bas des marches de la tour.

- Alors Général ? On est fatiguée ?

Je rigolai, et repartie en me téléportant une nouvelle fois un peu plus loin.