Découverte qui n'avait pas lieu d'être...

J'étais sorti un instant prendre l'air, lorsque des bruits dans mon bureau me firent revenir en courant. qui était entré ? Il ne fallait pas qu'on sache ... J'avais laissé le dossier là bas, si on le voyait ...

J'arrivai dans l'encadrure de la porte, haletant, et m'y agrippai d'une main. Je relevai la tête et aperçus qui était dans mon bureau, absorbé par la lecture de papiers. Oh non. Pas elle. Pas ça.

- Etsuko ?... fut la seule chose que j'arrivai à articuler.

Je m'approchai doucement, tentant de faire revenir ma respiration à un rythme normal-autant dire que c'était peine perdue-, puis me mis en face d'elle, la regardant, inquiet.

- Je me doute ... Mais tu dois oublier. Oublie tout, d'accord ?! Et surtout ne dis rien à personne ...

Je m'éloignai.

- Pourquoi je fais ça ?... Je ne sais pas. Par envie. Par égoïsme. Par amour. Je ne sais plus ce qui me pousse à faire ça ...

Je la regardai, blessé.

- Je sais, chuchotai-je.

Elle avait raison. Mais je ne pouvais m'en empêcher.

- Je sais très bien tout ça ! dis-je en haussant la voix. Je sais que lorsqu'elle ouvrira de nouveau les yeux, elle m'aura oublié, je le sais ! Mais la voir de nouveau vivre serait pour moi le plus beau des cadeaux ! La voir s'épanouir, rire, sourire de nouveau ! Mais qu'est ce que tu en sais, toi, des heures, des mois, des années que j'ai passé à réfléchir là dessus, hein ?! Alia ne sera plus jamais la même, ce ne sera plus la Alia que j'ai connue, la mienne ...

Mon ton devint ironique.

- Ou plutôt l'Alia de Zane. Elle n'a toujours été qu'à lui, de toute manière !

Je m'étais mis à crier, comme un enfant.

- Et c'est ça, c'est juste ça qui m'empêche de la ressusciter. Car je le peux ! Il me suffit d'énergie. Son corps est parfaitement intact. Et de l'énergie ?.. Bah, qu'(elle prenne toute celle de Terrae si ça lui chante ! Tant qu'elle revient !

Mon ton s'affaiblit.

- Mais ... J'aurai alors condamné Alia à revivre encore près de moi, je l'aurai condamnée à avoir peur, à douter, à pleurer, à souffrir. Je serai incapable de la rendre heureuse. Je suis ... un monstre ...

Mon poing vint frapper le bureau. Je me mordis la lèvre et regardai à l'extérieur.

Je me tournai vers elle, ironique, et dur.

- Et sais-tu pourquoi les anges se battent-ils ?! Sais-tu de quoi les anges rêvent-ils ?!

Je regardai par la fenêtre, calmant un peu le ton de ma voix.

- Les anges ... n'ont qu'on seul souhait.

Je me tournai vers elle, mes yeux emplis de tristesse.

- Devenir humains ...

Je posai la main sur le pendentif, puis le regardai. Je fixai ensuite Etsuko, surpris. Puis mes traits s'adoucirent quelque peu. Je pris la chaîne et l'accrochai à mon cou, à côté d'un collier doré, un pentagramme simple-cadeau d'Alia. Je regardai le résultat, puis fixai de nouveau Etsuko.

- Tu n'aurais pas dû. Mais merci. Vraiment.

Je souris doucement.

- Il me plaît, tu as raison. C'est vraiment un beau cadeau ... Merci. C'est rare lorsqu'on m'en offre, et encore plus lorsque je les accepte. En un sens tu es un cas un peu spécial, dans ce cas ...

Je lui fis un petit sourire pour lui montrer que je plaisantais. Quoi que ...

Je m'assis sur mon bureau, puis la regardai, amusé de la voir rougir, comme si il ne s'était rien passé quelques minutes auparavant.

- Je t'écoute ...

Je lui souris. Elle voulait vraiment m'avoir comme maître ? Je rigolai légèrement.

- Tu ne te rends pas compte des risques que tu prends.

Je fronçai légèrement les sourcils.

- Dois-je comprendre que tu ne me choisis que par défaut ... ? Je suis terriblement vexé, dis-je avec un sourire en coin.

Je masquai ma gêne derrière un toussotement.

- Ecoute, Etsuko ... Je ne veux pas mettre ta vie en danger encore une fois par ma faute. Je suis incontrôlable, et tu joues ta vie en me fréquentant comme n'importe qui. Va plutôt avec tes amis qui ne te tueront pas lorsque tu leur tourneras le dos. Je ne cesse de le répéter ... Je ne suis pas fréquentable.

Je m'approchai d'elle, et lui passai a main doucement autour du cou.

- Dans ce cas tu es bien naïve.

Je me reculai quelques instants après.

- Mais qui sait ? C'est peut être pour ça que tu es encore en vie.